“Votre bébé est malade. Il faut l'évacuer vers Constantine.” Ce sont, généralement, les propos que les parents d'enfants malades entendent au service de pédiatrie de Bordj Bou-Arréridj. Cette situation n'est pas causée par un manque de médecins ou de matériels mais tout simplement par l'exiguïté et la vétusté de la structure qui ne répond ni aux normes en vigueur ni à la demande d'une population qui dépasse les 637 900 habitants dont 179 324 sont âgés de moins de 14 ans. En effet, cette structure se trouve, aujourd'hui, complètement dépassée. Avec ses locaux modestes qui datent de la période coloniale, elle n'arrive pas à satisfaire tous les besoins de la population locale en matière de couverture sanitaire pédiatrique.Plusieurs fois par le passé, le service a frisé le hors-jeu. Mais cette fois, nous sommes dans un véritable contexte de saturation des services, un hôpital qui tousse et qui est contraint de demander le report des opérations non urgentes, d'inviter les généralistes à éviter les hospitalisations non nécessaires, à accélérer les sorties et à renvoyer des patients vers les autres hôpitaux voisins qui ne pourront pas absorber très longtemps ce nouveau flux. Et l'on ne sait pas combien de temps cela va durer.“Le projet d'un autre hôpital à Bordj Bou- Arréridj est utile et imposé par la réalité, la situation actuelle de saturation de l'hôpital l'exige. C'est en outre l'option la moins chère par rapport à un remaniement des équipements actuels. Les problèmes qui se posent relèvent de la position que vont adopter les responsables du secteur et qui, à ce jour, ne sont pas d'une clarté absolue”, dira un élu.Il est à rappeler que cette structure, inaugurée en 1954, est constituée de plusieurs services : médecine générale, espacement des naissances (PMI), maternité, génécologie, chirurgie infantile et un service de radiologie dont le matériel est jugé “dérisoire”. Chabane Bouarissa