Les termes zaâtar et zaâïtra désignent aussi bien les origans que la sarriette, les marjolaines (mardqoucha) sauvages et cultivés, les thyms, etc. En pharmacopée traditionnelle, c'est d'abord le remède souverain contre les rhumes. Au moindre éternuement, vous entendrez dire autour de vous, l'assistance presque en chœur : zaâtar, citron et aspirine. Autre usage : l'indication pour tous les troubles digestifs. La plante est utilisée sous forme d'infusion, de fumigation dans le kanoun, fumée roulée dans du papier à cigarettes, en application dans les hammams. On lui prête également un pouvoir cicatrisant, les sangliers et les hérissons en font grande consommation à cet effet. Une tradition populaire veut même que le zaâtar prémunisse l'hérisson contre le venin des reptiles. Le codex pharmaceutique nous révèle au moins une quarantaine de spécialités pharmaceutiques qui en utilisent les principes actifs et les extraits. Dans les campagnes, le zaâtar a longtemps servi d'ersatz de thé. M. M. (Revue Tassili. Août 2009)