Recette n Nombre d'habitants du Hodna ont toujours le bon vieux réflexe de soulager leur rhume en s'adressant à l'un des deux cafetiers de la ville, les seuls à continuer de servir el-har ou khoundjelène. C'est une décoction bien piquante à base de plantes et de racines de la famille des zingibéracées. Pour les inconditionnels de cette infusion, quelques tasses journalières suffisent à guérir un rhume. Les effets bénéfiques supposés de cette infusion apparaissent au bout de quelques jours, affirment-ils en faisant remarquer que cette «médication» a prouvé son efficacité contre les infections grippales. Prise bien chaude, une tasse de khoundjelène aurait un effet quasi immédiat. Il reste que sa préparation nécessite une certaine expérience et un savoir-faire que n'ont pas tous les cafetiers et que la plupart évitent de proposer pour ne pas s'exposer inutilement aux critiques des connaisseurs ou supposés comme tels. Dans toute la ville de M'sila, deux cafés seulement la servent d'ailleurs. L'un d'eux s'y est spécialisé depuis près de 40 ans. Ces deux établissements proposent également à une clientèle plutôt fidèle toutes sortes d'infusions (thé, thym et genévrier). Mais comme on n'est jamais assez prévoyant, le cafetier prend soin, lorsqu'il a affaire à un nouveau «patient», de lui présenter un khoundjelène allégé, une façon de l'habituer progressivement à cette solution au goût particulier de braise et aux effets thérapeutiques assez controversés. Pour les médecins, qui dans l'ensemble se montrent très réservés sur l'efficacité de ce genre de remède, le rhume n'est pas rien, c'est d'abord une maladie, bénigne certes, mais très contagieuse puisque, souvent, elle gagne rapidement tous les membres de la famille. Les mêmes praticiens rappellent avec pertinence l'existence de plusieurs types de rhumes et, donc, autant de traitements possibles. D'où la nécessité, dans certains cas, de consulter à chaque fois et vite un professionnel de la santé. Car plus tôt un rhume est pris en charge, plus rapide sera sa guérison. Quant au gingembre qu'on nomme ici meskjbir, il est parfois vendu dans un petit sachet broyé et mélangé à du miel. Disponible chez les herboristes locaux, son prix tourne autour des 360 DA le kilo. Déjà connu des célèbres médecins musulmans comme Ibn Sina ou encore Daoud d'Antioche, le gingembre était surtout recommandé pour le traitement des maux d'estomac, des migraines ou de l'anxiété. Il favoriserait également l'accélération cardiaque, la dilatation des artères et l'expulsion des gaz intestinaux. Le tout sous réserve d'un avis médical dûment établi.