Invité hier après-midi (entre 15h30 et 14h30) à l'émission “Nikat ala hourouf” de la radio Algérie internationale, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Bouabdallah Ghlamallah, est revenu sur Le Soufisme, l'héritage commun, le livre controversé de Cheikh Khaled Bentounès, le chef de la tariqa Alawiya. Tout en précisant qu'il (le ministre) “n'a pas été consulté, ni avant ni après l'édition du livre”, il a néanmoins “avoué” qu'il avait reçu en cadeau un exemplaire. À propos du sujet principal de la controverse, soit les “dessins” du livre, Ghlamallah affirma que dans la sunna, “layadjouze (il est interdit) de dessiner le Prophète, ses femmes et ses compagnons”. La solution, selon lui, est que Cheikh Bentounès “supprime ces dessins dans la prochaine édition du livre”, en précisant que “le livre ne peut pas être retiré puisqu'il est introuvable dans les librairies”. Ne voulant vraisemblablement pas trop polémiquer, le représentant du gouvernement se contentera de dire qu'il ne veut “aucunement” remettre en doute la foi de Cheikh Bentounès et que “tout le monde peut se tromper”. Cette émission a été aussi une occasion pour Ghlamallah d'aborder d'autres sujets d'actualité. Il a ainsi réaffirmé que concernant le hadj, son département n'a pris aucune disposition spéciale anti-grippe A/H1N1 par rapport “à celles qui ont été décidées par le Premier ministre le 12 mai dernier”. Il se contentera d'affirmer que les nouvelles dispositions du ministère de la Santé suffiront pour toutes les éventualités. Toutefois, le ministre ne s'est pas empêché de revenir sur sa conception de la pauvreté en Algérie. Il a ainsi réaffirmé presque les mêmes déclarations que celles de deux jours avant le début du Ramadhan. Au début de l'émission, il lâcha : “al hamdoulillah, il n'y a pas de pauvres qui ont besoin de nourriture”, avant d'y revenir quelques minutes après avec une sortie encore plus surprenante : “Qui dit que la pauvreté envahit l'Algérie ? C'est tout simplement les médias. Comment ose-t-on affirmer cela dans un pays où il y a un million et demi de touristes vers la Tunisie (..) ou encore quarante vols quotidiens ! Il n'y a pas ici la pauvreté qu'on trouve en Afrique et une autre preuve flagrante, c'est le fait que des harragas payent 20 millions pour embarquer”.