Le Premier ministre a justifié la supression notamment du crédit automobile et le crédit documentaire comme seul mode de financement du commerce extérieur par la nécessité de sauvegarder l'équilibre de la balance des paiements. “Nous n'allons certainement pas faire marche arrière.” C'est par cette phrase que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a répondu hier, à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne du Parlement, à l'Assemblée populaire nationale (APN) aux journalistes l'interrogeant sur la possibilité de remettre en cause les dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2009 contestées par les patrons. “Les intérêts de l'Algérie n'ont pas changé entre juillet (date à laquelle a été promulguée l'ordonnance portant LFC pour 2009, ndlr) et septembre”, précisera-t-il avec un large sourire, tout en notant que “les intérêts de l'Algérie doivent être sauvegardés et nous allons agir dans ce cadre”. Relancé sur le tollé provoqué par certaines dispositions de la LFC, notamment sur la suppression du crédit à la consommation et la disposition liée au crédit documentaire, le Premier ministre indiquera aux journalistes, venus en nombre couvrir l'ouverture de la session, que “le gouvernement a agi au moment où il fallait agir pour influer sur la balance des paiements du pays”. Répondant, par ailleurs, à d'autres questions de la presse, lors de la cérémonie d'ouverture de la session d'automne au Conseil de la nation, M. Ouyahia a indiqué au sujet du ciment qu'il est prématuré d'évoquer la baisse des prix de ce produit avant la réception d'un million de tonnes de ciment importé. “Ce n'est qu'à ce moment-là que nous pourrons parler de la baisse des prix”, a-t-il estimé. Interrogé dans le même temps sur l'extraction du sable des oueds, le Premier ministre a expliqué que “le gouvernement a pris des dispositions de manière à pouvoir composer dans la mesure où il y a de grands besoins pour les chantiers et la nécessité de protéger l'état des oueds”. Il faut noter, en outre, que les discours des présidents de l'Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation, en l'occurrence Abdelaziz Ziari ainsi que Abdelkader Bensalah, se sont focalisés sur les dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2009. M. Ziari dira à ce sujet que “cette LFC vient avec une série de mesures d'encouragement pour la création d'emplois, la promotion de l'investissement dans les petites et moyennes entreprises, en général, et dans le secteur de l'agriculture, du tourisme, en particulier, ainsi que l'encouragement de l'investissement étranger ne nuisant pas aux intérêts du pays”. “Les pouvoirs publics ont pris en considération la situation financière du pays et la réalité de la crise financière internationale en prenant un certain nombre de mesures dans le cadre de la loi de finances complémentaire (…) Notre pays n'est pas à l'abri des conséquences de la crise financière mondiale”, note-t-il encore, avant de souligner que “cela en raison du fait que nous comptons presque exclusivement sur les rentrées financières provenant des hydrocarbures”. M. Bensalah saluera de son côté les dispositions de la loi de finances complémentaire en ce sens qu'elle travaille dans l'intérêt de l'économie nationale.