Personne n'a pu l'oublier. Pendant plusieurs Ramadhans (entre 1996 et 2002), il avait crevé le petit écran avec son physique de gendre idéal, dans des feuilletons télé comme Chafika 1 et 2, El Massir… Que devient Mohamed Arslane Lerari ? Lisez vite. Liberté : Vous vous faites plutôt rare à la télévision… Arslane : Après avoir tourné dans plusieurs feuilletons programmés dans la grille de l'ENTV durant le Ramadhan (entre 1996 et 2002), j'ai commencé à me lasser de ce format. Les rôles qu'on me proposait se ressemblaient tous. Ça ronronnait. Je ne referme pas pour autant la porte. Je suis partant si un bon réalisateur avec un scénario bien ficelé se présente. Sinon, que devient Arslane ? J'enseigne le design graphique à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts. Parallèlement, je me consacre à la peinture. À présent que je ne suis plus devant les caméras, j'ai plus de temps pour la peinture. Je suis dans mon “intérieur”, tout en restant ouvert à la vie. Vous êtes un solitaire ? Oui, je suis solitaire mais à la fois très ouvert. Je suis un solitaire qui aime les gens. Je suis un contemplatif. Comme je passe plus de temps avec moi-même, je me redécouvre constamment. Avec les autres, on effleure à peine les choses. On parle uniquement pour se vérifier, se mesurer… Je retrouve ma réalité quand je peins. J'ai rendez-vous avec moi-même. Plus peintre qu'acteur ? Petite hésitation). Dans le métier d'acteur, l'ego est surdimensionné. On est le point de mire et ça nous flatte. La peinture offre une autre forme de bonheur. C'est un acte qui est plus spirituel. Tout est intérieur. Le bonheur, c'est de suivre un processus de création où rien n'est balisé. Le bonheur dans la création picturale, c'est quand je ne sais pas où je vais. Vous souvenez-vous de votre premier Ramadhan ? Je devais avoir 7 ou 8 ans. C'était à Ziama-Mansouriah. J'ai ressenti une grande fierté car j'étais associé au monde des adultes. Votre plat préféré ? La sardine dans toutes ses préparations. Je ne suis pas un grand mangeur. Cependant, je craque facilement pour des gourmandises sucrées. Le Ramadhan vous met-il K.-O ? La bonne humeur surtout pendant cette période est mon credo. Je suis prêt à rire de tout et ne comprends pas les gens qui s'énervent et qui semblent porter toutes les misères du monde sur leurs épaules. Que regardez-vous à la télé en ce moment ? Pas grand-chose, hormis la sitcom Djemaï Family, entre une cuillère de chorba et un bourek. Je trouve que le scénario est de bonne facture. Bravo à Souilah et au réalisateur Djaâfar Gacem. Avec 4 ou 5 réalisateurs de cette trempe, le cinéma algérien se porterait nettement mieux. Comment occupez-vous vos soirées de Ramadhan ? Je sors, je flâne et fréquente le café maure du coin. Je me couche très tard et en profite pour m'accorder une belle grasse matinée tant que la cloche n'a pas encore sonné pour mes enfants. Un acteur avec qui vous auriez aimé tourné ? Sean Penn. Quel est votre secret pour garder la ligne ? (Rires) Une bonne hygiène de vie et du sport. Qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il vente, je suis debout à 5h30 du matin pour faire mon footing et entretenir mes muscles. J'ai arrêté de fumer et j'essaie de me nourrir sainement sauf lorsqu'il y a des gâteaux à l'horizon. Papa gâteau ? J'ai deux filles et un garçon. Être père donne un sens à ma vie. Avoir des enfants est une création divine. C'est fabuleux ! Vous parlez kabyle ? ll Tout le monde me pose cette question. En fait, j'ai été doublé dans des films et feuilletons qui passent sur la Chaîne 4 (la chaîne en tamazight). Ça fait bizarre. J'aimerais tellement que ce soit le cas dans la réalité. Des projets ? Je viens d'achever un travail de typographie arabe qui servira de signalétique dans les stations du métro d'Alger. Par ailleurs, je prépare une exposition de peinture prévue début 2010 au Palais de la culture. M. D.