“La mission principale du secrétariat d'Etat à la communication est d'assurer les équilibres d'une gestion politico-administrative du paysage de la presse écrite”, explique le chef de cabinet du secrétariat d'Etat à la communication. Accusé par la section syndicale de la société d'impression Simpral d'“ingérences illégales” dans la vie de l'entreprise, le chef de cabinet du secrétariat d'Etat à la communication, Tahar Bidiar, s'en défend vivement tout en rappelant quelques clauses du cahier des charges que doit respecter une entreprise publique. “Nous ne nous ingérons pas dans les affaires internes de gestion de la Simpral. Mais le gain et le profit ne doivent pas être le seul souci d'une entreprise publique”, explique-t-il. Et d'enchaîner : “La mission d'une institution de l'Etat est de prendre en charge tous les autres aspects liés au développement harmonieux du secteur de la communication. Aussi, les règles de gestion doivent concerner tous les autres imprimeurs dans le cadre de la préservation des équilibres nécessaires.” Pour rappel, la section syndicale de Simpral a rendu le Premier ministre destinataire d'une lettre où elle accuse nommément M. Bidiar d'avoir empêché une décision de justice stipulant la récupération par la Simpral de ses créances, dont le montant total s'élèverait à 130 milliards de centimes, auprès de certains éditeurs. “Toutes les décisions de justice en faveur de la Simpral, rendues définitives au nom du peuple algérien par l'instance compétente avec la forme exécutoire, sont systématiquement remises en cause par le chef de cabinet”, se plaint-elle. M. Bidiar, lui, refuse catégoriquement de parler d'un quelconque blocage de sa part au recouvrement de la Simpral de ses créances, tout en assurant que son institution entend privilégier une solution à l'amiable de ce contentieux. “Une décision de justice, quel que soit son contenu, nécessite toujours sur le plan juridique un préalable qui est la recherche de moyens de règlement à l'amiable car, comme le dit si bien l'adage, un règlement à l'amiable vaut mieux que mille procès. Donc, nous avons trouvé un palliatif pour l'exécution des décisions de justice d'une manière à satisfaire toutes les parties en conflit”, explique-t-il. “Nous refusons de fermer des journaux qui sont producteurs d'œuvres de l'esprit”, précise-t-il encore. À entendre M. Bidiar, ce n'est qu'en 2009 que la Simpral a commencé à récupérer ses dettes qui datent de 2003. “En état de faillite depuis une dizaine d'années, Simpral a donc pu renflouer ses caisses grâce à la médiation du secrétariat d'Etat à la communication avec l'adoption d'un échéancier de paiement et d'un versement immédiat d'une avance par les éditeurs endettés”, rappelle-t-il. Précision : Simpral n'est pas le seul imprimeur à détenir des créances auprès d'éditeurs. Et, selon M. Bidiar, cette entreprise accuse un déficit de 8 milliards de centimes, notamment depuis qu'elle a procédé à l'acquisition d'une nouvelle rotative, il y a quelques mois, qui est tombée en panne. Et qu'en est-il du reproche qui lui est fait par les syndicalistes d'avoir refusé à Simpral d'éditer le vendredi, tout en l'accordant à d'autres imprimeurs ? “Le vendredi a été toujours une journée légale de repos. Simpral n'est animée que par le souci du gain. Elle se distingue des autres imprimeries pour gagner de l'argent”, rétorque-t-il. Expliquant la philosophie de son institution en matière de gestion du secteur de la presse écrite, M. Bidiar indique que “la gestion du secteur de l'impression, composé des imprimeurs Simpral, SIA, SIE et SIO, nécessite la mise en place d'instruments de gestion uniformes dans le cadre d'une politique de communication sectorielle. La mission principale du secrétariat d'Etat à la communication est d'assurer les équilibres d'une gestion politico-administrative du paysage de la presse écrite”, avant de souligner : “Cela ne veut nullement dire que l'aspect commercial est occulté. Nous essayons de prendre en charge toutes les implications, particulièrement celles liées aux équilibres, à la protection et au développement du secteur de la presse écrite.” Contacté pour donner son avis, le directeur général de Simpral, Mohamed Aïssiouane, a préféré ne pas s'exprimer sur cette affaire.