À mesure que l'élection présidentielle approche, le clan de Abdelaziz Bouteflika, dont l'intention de briguer un second mandat n'est un secret pour personne, s'affaiblit davantage. Une nouvelle défection a été enregistrée au sein de la coordination nationale des associations de soutien au programme du Président. Mme Lardjane Saliha, coordinatrice nationale chargée de la législation et études, a annoncé, avant-hier, sa démission de cette structure. Dans un communiqué, Mme Lardjane explique que son retrait est motivé par son “attachement profond au FLN”. “C'est la raison pour laquelle je refuse de rentrer dans des manœuvres visant à casser le FLN au nom du mouvement associatif”, a-t-elle affirmé. Elle “condamne tous les agissements irresponsables visant à remettre en cause la légitimité des résultats issus du VIIIe congrès”. Elle accuse les auteurs du putsch avorté contre le secrétaire général du FLN de vouloir “détruire pour des intérêts personnels” et affirme être “engagée et mobilisée autour de la direction politique et sa tête, Ali Benflis”. Auparavant, c'est un autre poids lourd de cette coordination qui a claqué la porte pour pratiquement les mêmes raisons. Tahar Dilmi, ancien chargé de l'organisation, de l'évaluation et du suivi au sein de cette structure, a annoncé, début juillet, sa démission de “façon définitive” après avoir gelé ses activités depuis juin. Lui aussi reproche à la coordination, qualifiée d'organe “sans âme”, d'exercer la tutelle et le monopole sur le mouvement associatif. Il accuse, également, certaines parties d'œuvrer pour faire de la coordination nationale “le cheval de Troie pour parvenir à des fins personnelles”. Tahar Dilmi affirme refuser de prendre part à “la campagne vindicative et de règlement de comptes”, en allusion au complot monté par des cercles proches du clan présidentiel pour destituer Ali Benflis de son poste de secrétaire général du FLN. Même le fondateur de cette coordination, Mohamed Zaâf, actuellement représentant de la Ligue arabe à la Commission européenne, est en rupture de ban avec cet appendice du clan présidentiel depuis belle lurette. Au point où vont les choses, il ne restera pas grand monde dans cette coordination d'ici au printemps 2004. En fait, il fallait s'attendre à cette cascade de démissions dès lors que la grande partie des militants de cette structure est issue du FLN. Il reste à savoir sur qui va s'appuyer désormais Abdelaziz Bouteflika pour mener sa campagne pour un second mandat, dont la candidature avait été annoncée publiquement en mars dernier par Amar Saïdani, responsable de cette coordination. R .B. Situation en kabylie et agressions contre le fln Le pra retrouve la voix Le conseil national du Parti du renouveau algérien s'est réuni, jeudi dernier, à Alger, sous la présidence du secrétaire général, le Dr Yacine Terkmane. Dans un communiqué rendu public, hier, le PRA a exprimé sa déception et son inquiétude devant la persistance de la crise qui sévit en Kabylie et y voit une insuffisance dans la volonté politique des protagonistes à dénouer cette crise. Le conseil national a déploré “les actes de violence commis contre les mouhafadhas du parti du Front de libération nationale, car ils constituent un grave précédent et une lourde menace sur le multipartisme et l'exercice démocratique de la politique dans notre pays”, estime le PRA. Le PRA regrette “l'extrême lenteur” des réformes économiques, notamment les privatisations indispensables des entreprises du secteur public. “Cette paralysie ne fait que retarder l'investissement et la relance économique, la résorption du chômage, la satisfaction des besoins des citoyens par une production nationale et maintenir toujours un peu plus notre dépendance envers les hydrocarbures”, ajoute le communiqué du conseil national du parti.