Ce n'est pas la décision ou l'annonce de la coordination qui dérange le FLN, mais c'est la position qu'occupe son responsable au sein du parti. “M. Saïdani est un militant du parti, membre du comité central et vice-président de l'APN au nom du FLN. Le 8e congrès a décidé que la question de la présidentielle de 2004 est un sujet qui fera l'objet d'un congrès extraordinaire. Le reste est sans commentaire.” Cette déclaration nous a été faite hier par le chargé de l'information de la formation de Ali Benflis, Abdeslam Medjahed. Il a réagi aux propos tenus par Amar Saïdani, le coordinateur des comités de soutien au président de la République, qui a annoncé jeudi dernier à partir de Blida la candidature de celui-ci à la présidentielle de 2004. Bouteflika, avait-il dit, “n'est pas un déserteur, il se présentera eu égard aux questions nationales qui restent en suspens”. La sortie de ce responsable du FLN, qui vient après celle de Saïd Barkat, mécontent du sort que lui a réservé le congrès parce qu'il est soupçonné de rouler pour le Président en prévision de la prochaine échéance électorale, intrigue plus d'un. “Saïdani est-il mandaté à faire cette annonce ?”, s'interroge un autre responsable du parti qui estime que si tel est le cas, “ce n'est pas ce qui ferait honneur à l'Algérie”. Pour lui, les statuts du FLN sont clairs à ce sujet. Celui qui vient de proclamer son soutien à Abdelaziz Bouteflika pourrait faire l'objet de mesures disciplinaires pour insubordination aux directives du parti. “Ce n'est pas la décision de la coordination qui nous dérange, déclare de son côté Abdeslam Medjahed, mais c'est la position de son responsable qui, tout le monde le sait, est membre du comité central.” La structure, ajoutera-t-il, “pourrait soutenir qui elle veut”. Mais pourquoi Amar Saïdani, qui occupe une place de choix dans les rangs de la formation de Ali Benflis, à l'issue du dernier congrès, s'est-il précipité à s'inscrire à contre-courant des décisions de la direction nationale ? Comment a-t-il fait pour échapper au sort réservé à tous ceux qui étaient connus pour leur soutien à Abdelaziz Bouteflika pour un second mandat à la magistrature suprême, Saïd Barkat, Amar Tou et les autres ? Pour beaucoup de militants du parti, Amar Saïdani avait bien caché son jeu en s'adaptant parfaitement à la tournure qu'avait prise le 8e congrès qui était totalement acquis à l'actuel Chef du gouvernement. Bien que connu pour son penchant pour le Président, Amar Saïdani a surpris plus d'un, alors que sa structure, qu'est la coordination des comités de soutien à la candidature de Abdelaziz Bouteflika, n'est plus ce qu'elle était en avril 1999, lorsque le FLN avait décidé d'apporter sa caution au “candidat du consensus”. Elle était, s'accordent à dire certains responsables du parti, “composée, essentiellement, de leurs militants, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui”. Saïdani n'inquiète plus, c'est plutôt son inélégance qui dérange. Si Benflis a l'intention de se porter candidat à l'élection de 2004, ce n'est pas lui qui l'arrêterait, affirment certaines sources au fait des indiscrétions du sérail. Le secrétaire général du FLN a été bel et bien plébiscité par la base. Et avoir le soutien, dans ce contexte, de Boualem Benhamouda, d'El Hadi Khdiri et d'autres poids lourds du parti n'est pas rien. C'est pour cela que l'entourage du Chef du gouvernement se montre, en effet, serein devant cette sortie inattendue du membre du comité central. S. R. Le PT répond à Amar Saïdani Dans votre journal daté du 26 avril 2003 et dans l'article couvrant la conférence de presse organisée par “la coordination des comités de soutien au Président”, reprenant les propos tenus par M. Amar Saïdani prétendant que “des membres du Parti des travailleurs au sein de la Coordination font de la politique au sein de leur parti en essayant de les convaincre à soutenir le Président...”, nous tenons à rappeler que pour le Parti des travailleurs : tout Algérien est libre de se présenter à toutes les élections, y compris la présidentielle, et que c'est au peuple de décider de lui accorder sa confiance en fonction du programme politique et économique qu'il présente ou de la lui retirer en fonction de son bilan politique et économique. Mais, néanmoins, nous tenons à préciser que le Parti des travailleurs ne soutient aucune candidature à la présidentielle de 2004 et qu'aucun militant n'est mandaté à siéger dans aucune coordination de quelque nature qu'elle soit. Le secrétariat politique du PT