Cette formation entend servir de strapontin au Président pour briguer un second mandat. Décidément, à l'approche de la présidentielle, la scène politique nationale s'emballe de plus en plus. Dans un contexte politique particulier, caractérisé par des soubresauts, une autre association à caractère politique vient de voir le jour. Dans un champ politique national déjà encombré par une multitude de partis politiques sans ancrage populaire, il sera difficile pour une nouvelle formation de tirer son épingle du jeu même si elle se targue du soutien du Président de la République dans sa quête d'un second mandat à la magistrature suprême du fait que le coeur n'y est plus et que les citoyens ne croient plus aux promesses des politiciens. La dernière crise entre le Président de la République et son Chef du gouvernement a davantage creusé l'écart qui sépare les citoyens des politiciens de salon. Le paysage politique national est dans tous ses états. Une effervescence tous azimuts, à la fois subite et intense. C'est l'annonce de la création de nouveaux partis qui interpelle. Un homme connu du landernau a planché depuis quelques mois sur la mise sur pied d'une structure partisane. Après un travail d'approche discret et de concertation en huis clos, Mourad Saci a accéléré la cadence en affichant ouvertement ses ambitions politiques de réélire, Abdelaziz Bouteflika à la magistrature suprême du pays. De là, encore un pas à franchir et voici un nouveau parti pro-présidentiel ! Les membres de ce mouvement sont des adhérents du comité de soutien au candidat libre, Abdelaziz Bouteflika, lors de la présidentielle de 1999. L'étape a été passée au début du mois de juillet dernier quand les anciens animateurs du comité de soutien au Président de la République ont déposé leur demande d'agrément au niveau du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Et c'est sans ambages qu'ils ont reçu leur récépissé leur permettant d'activer en attendant leur agrément. Un quitus qui a été refusé à Taleb Ibrahimi et à Sid-Ahmed Ghozali. Non, les membres de la nouvelle formation politique ne se sont pas réunis autour de quelques thèses doctrinaires, mais pour mettre en oeuvre une stratégie électoraliste afin de permettre au candidat Bouteflika de décrocher un second mandat présidentiel. D'ailleurs, dans la déclaration préliminaire rendue publique à l'issue de l'assemblée constituante qui s'est tenue à Hammam-Melouane à Blida, les membres de ce mouvement n'ont pas caché leurs desseins. C'est ainsi qu'il est écrit que leur priorité demeure la prochaine présidentielle d'avril 2004. En outre, la déclaration lance un appel à la population à se mobiliser autour du programme du Président de la République sous le prétexte qu'«il reste le seul homme politique susceptible de sortir le pays de la crise qu'il vit depuis la dernière décennie. D'autant plus qu'il est le mieux placé pour mener à bien la relance économique et le parachèvement de la concorde nationale». Hasard du calendrier ou simultanéité dans l'action, la création du Mouvement national des générations libres, présidé par Mourad Saci, président des comités de soutien au président, coïncide pratiquement avec l'opération de déstabilisation du FLN menée par Zerhouni, l'homme de confiance du Président. Structures qui annoncent, selon certains, la naissance ex nihilo d'un parti politique pour le Président. Alors, faut-il voir dans ce geste l'élaboration in vitro d'une formation politique du Président, autre que celle déjà mise en place par Zerhouni, «le parti de l'administration», et qui n'attend que le signal de départ. Ou bien le Président de la République, potentiel candidat à sa propre succession, aurait-il changé de stratégie en permettant, par l'intermédiaire du ministère du l'Intérieur et des Collectivités locales, la formation d'un parti politique à sa juste mesure entendant ainsi s'assurer le maximum d'alliés pour briguer un second mandat tout en comptant sur le soutien d'autres partis politiques auxquels on fera appel le temps d'un scrutin.