“La fermeture de l'économie à laquelle nous assistons est autant préjudiciable à l'entreprise nationale que l'ouverture de l'économie qui s'est faite dans la précipitation”, a affirmé le président du Forum des chefs d'entreprise, lors d'une soirée débat sur le thème “La place de l'entreprise algérienne dans le nouveau plan quinquennal 2009-2014”, organisée lundi à l'hôtel El-Aurassi (Alger). M. Hamiani a indiqué que l'ouverture commerciale adoptée, pour appliquer un mode libéral pourtant souhaité par les opérateurs économiques, “s'est fourvoyée”. Cette régulation a beaucoup plus profité au marché informel. Elle s'est traduite par des importations sauvages, importantes qui ont fini par étouffer l'entreprise. “Nous le pressentions à l'époque. Nous avons alerté. Nous avons tiré la sonnette d'alarme pour dire que l'économie du marché, ce n'est pas synonyme d'ouverture et de démantèlement tarifaire. Il aurait été opportun à l'époque de renforcer les capacités productives, d'opérer une rigoureuse mise à niveau. Cela n'a pas été fait”, regrette le président du FCE. Résultat : ce sont les réseaux informels qui se sont renforcés et qui, avec le temps, ont fini par être les vrais pilotes de notre économie. L'industrie par contre s'est affaissée, l'économie a été pervertie et l'ouverture a été dévoyée. M. Hamiani affirme qu'on “assiste, à l'heure actuelle, à un processus qu'on peut qualifier de fermeture, quelque part, avec les nouvelles mesures. Nous nous disons qu'aussi bien l'ouverture de la façon dont elle a été conduite que la fermeture qu'on annonce sans aucune concertation, dans les deux cas on est mal. L'entreprise algérienne est déstabilisée”. Plus explicite, le président du FCE estime que trop d'ouverture ou trop de fermeture est nuisible à l'entreprise. Par ailleurs, M. Hamiani affirme qu'il y a un divorce entre l'entreprise et l'administration. “Nous n'avons pas une administration au service de l'entreprise. Nous avons une posture et des attitudes qui confinent cette administration dans un rôle de censeur et de gendarme, alors que les opérateurs auraient souhaité voir une administration qui les accompagne et qui soit au service et à l'écoute des problèmes des entrepreneurs”, affirme le président du FCE. “Tant que cette révolution culturelle ne se passera pas dans la tête de nos dirigeants, on sera obligé de souffrir”, a-t-il ajouté, résigné en plaçant tout de même “les vertus du dialogue au-dessus de tout”, et en plaidant une politique de l'offre qui s'appuierait sur les potentialités du pays. “Mais quel que soit le type de relance, nous avons besoin des investissements directs étrangers. La qualité du développement en Algérie est directement corrélée avec le transfert de technologie que nous n'avons pas, et qui peut être porté par les IDE judicieusement choisis”, estime M. Hamiani.