Le mois de Ramadhan, la prochaine fête de l'Aïd el-Fitr et la présente rentrée sociale sont vécus comme des épreuves très douloureuses par les 419 travailleurs de la Générale des concessions agricoles (GCA), restés sans salaire depuis juin dernier. Hier, un groupe de travailleurs de la GCA s'est présenté au journal pour raconter sa détresse et surtout informer que “le ministère de l'Agriculture (les) a lâchés”, alors que plus d'une centaine de nouveaux projets de mise en valeur des terres par la concession serait inscrite, dans le cadre de la Convention 20-28 conclue entre le département de Rachid Benaïssa et le GCA. Dans un communiqué signé par le syndicat (affilié à l'UGTA), dont une copie a été transmise à Liberté, les représentants des travailleurs alertent sur “les difficultés” que rencontre la GCA, dans la mise en œuvre des programmes à sa charge et les risques immédiats qui pèsent sur l'activité de l'entreprise, les ouvrages réalisés et ses projets. Le syndicat affirme que le dispositif de contrôle et de paiement des actions de mise en valeur, pourtant tant attendu, a provoqué des lenteurs administratives, après la mise en place des commissions ad hoc au niveau des wilayas. La preuve, soutient-il, aucune attestation de service fait n'a été établie à ce jour. Les retards dans les délais de traitement des dossiers de paiement ont engendré, selon ce syndicat, “un énorme manque à gagner” à la GCA, en matière de “disponibilités financières”. Il s'agit plus concrètement de factures des travaux réalisés “accompagnés de rapports de conformité (…) pour l'établissement des attestations de service fait”, qui s'élèvent à quelque 400 millions de dinars, dont 3%, soit 12 millions de dinars doivent être affectés à la Générale des concessions agricoles. Par ailleurs, le document fait part de la situation actuelle de la GCA, qui se caractérise notamment par les retards dans l'établissement des comptes sociaux de l'entreprise de “l'exercice 2008” et le retrait du Conseil d'administration qui, pour rappel, est composé en majorité de hauts cadres du secteur de l'agriculture et est présidé par M. Benaïssa en personne, ainsi que par les retards de versement des salaires des travailleurs de la GCA. Il y a lieu de noter que l'entreprise des concessions agricoles n'assure plus les salaires de ses employés depuis février 2009. Sur ce point, le syndicat précise, dans son communiqué, que les salaires de février, mars, avril, mai et juin 2009 “ont été couverts par des avances accordées par le SGT”. En plus clair, les travailleurs de la GCA sont sans salaire depuis 3 mois et risquent de vivre la même situation, dans les jours à venir. À moins que le ministre de l'Agriculture intervienne personnellement dans cette affaire, conformément à la Convention-cadre MADR- GCA, pour mettre un terme au long calvaire des travailleurs.