Le feuilleton le Médaillon, de 30 épisodes, de la réalisatrice Baya El-Hachemi, passe actuellement sur la réplique de l'ENTV, A3, à 21h. Le feuilleton relate l'histoire d'une famille dont la vie bascule, car l'unique garçon, Badis, sombre dans l'univers de la drogue. En devenant toxicomane, la famille se décompose. En plus, les relations sont tumultueuses entre Badis et son père, en raison du décès de la mère et de la sœur, que le fils reproche à son père. En visite à notre rédaction, Baya El-Hachemi a évoqué son produit, tout en déplorant la programmation de l'ENTV de cette année. Selon elle, les producteurs de feuilletons n'ont pas été ni prévenus quant aux horaires et aux chaînes où leurs feuilletons seraient programmés. “La télévision aurait dû associer les producteurs à la programmation. On est tout de même des enfants de la télé”, regrette-t-elle. La réalisatrice a ajouté : “La Télévision algérienne a voulu créer de la concurrence entre ses chaînes, mais il faut qu'il y ait une commission complètement indépendante, avec des représentants de producteurs, et c'est elle qui devra choisir, car la commission interne ne suffit pas.” Par ailleurs, Mme El-Hachemi a expliqué que le problème de la télévision ne se situe pas et ne se règle pas avec la création de nouvelles chaînes — d'ailleurs, il n'est pas résolu —, ce qu'il faut et ce qui est primordial, c'est l'encouragement de la production. “La création de nouvelles chaînes est un sujet qui n'est plus d'actualité. Ce qu'il faut, c'est la création d'une banque de programmes. La question est que va-t-on mettre dans ces chaînes-là ? Que proposer tout au long de l'année et pas uniquement durant un mois ?” a-t-elle estimé. En fait, comme le dit si bien Biyouna, les comédiens algériens sont devenus comme la zlabiya, ils n'apparaissent que durant le mois de Ramadhan et il faut que cela change, parce qu'un artiste n'a que son art pour vivre, mais s'il ne travaille qu'une fois par an, et avec un cachet médiocre, ceci le plonge dans la précarité ; et ainsi, il est contraint de faire n'importe quoi, même une série navet qui se déroule dans un souk par exemple. Baya El-Hachemi a considéré que la télévision était à double tranchant, car il n'y a pas de demi-mesure ; soit on convainc le spectateur et alors il est attentif, soit on le déçoit et alors il utilisera son arme fatale : la télécommande. “Il faut que la Télévision algérienne associe les producteurs pour qu'on réfléchisse ensemble à des programmes et, ainsi, on pourra transmettre tout notre savoir et expérience à la jeune génération.” Baya El-Hachemi a également lancé un appel, voire un SOS, au gouvernement pour la construction de studios, à la manière des studios Madinet el-Intaj d'Egypte.