Il est admis que la découverte du fromage est le fruit du hasard. La domestication des animaux et la traite des mammifères acquises, c'est probablement au cours de tentatives de stockage des surplus de lait qu'apparurent les premiers caillés qui deviendront fromages plus tard. Depuis, l'homme n'a cessé d'y mettre du sien. Aujourd'hui, l'industrie fromagère a pris, dans certains pays, un tel essor qu'elle est relativement comparable à ce qu'est le pétrole dans notre économie. Sans compter le rayonnement culturel qui s'y attache. En Algérie, traditionnellement, il n'en existe que trois sortes, consommées principalement sur les lieux d'élevage, rarement vendues sur les marchés. Le jben est l'ancêtre des fromages, le caillé égoutté et moulé se consomme tel quel ou servait à la préparation de mets cuisinés tels que la sfiriya ou les boureks. La klila (du berbère ikili = lait) est un caillé égoutté et séché au point de devenir dur comme pierre. Concassée, elle sert de condiment dans la cuisine des régions pastorales. Les Touaregs fabriquent un fromage similaire nommé takomarth. Toutes ces spécialités sont préparées indifféremment à base de lait de vache, de brebis, de chèvre ou de chamelle. Toutes ces traditions sont en voie de disparition. Quelques laiteries disséminées à travers le pays tentent surtout d'imiter les fromages étrangers. Le marché algérien est fourni par l'exportation. Le meilleur fromage, tout en rendant hommage à tous , c'est celui qu'on a sur son pain, nous console le poète.