En ce mois de Ramadhan, les quémandeurs investissent presque toutes les rues de la ville de Ghardaïa. Un phénomène qui a tendance à se banaliser puisque le nombre de mendiants, dominé par la gent féminine et leurs bébés en bas âge, est en passe d'accroître durant la période de ce mois sacré. En effet, le marché, les alentours des mosquées et les entrées de magasins sont les milieux les plus fréquentés par cette population. Les hommes, jeunes et moins jeunes, se défendent par leur situation de chômeurs et la pauvreté conjuguée à la cherté de la vie. Quant à la population féminine, dont les âges varient approximativement entre 14 et 45 ans, celles-ci ont opté pour ce “métier” comme gagne-pain, nous confie l'une d'elles. Seules ou accompagnées d'un petit enfant généralement “utilisé” pour apitoyer les passants, elles sont souvent habillées de vêtements vétustes, déchirés et sales pour attendrir les cœurs des gens. L'argument mis en relief est le fait qu'elles soient répudiées par leurs maris et jetées à la rue avec des enfants en bas âge sur le dos. Selon les passants interrogés, beaucoup de ces mendiants profitent de la foi des croyants et de cette période de charité pour tendre la main et s'enrichir sans cause. En tout état de cause, ce désolant constat qui caractérise la majorité de nos villes se passe “à ciel ouvert”, sans être réprimé par les pouvoirs publics du fait qu'il est interdit par la loi suprême de l'Etat. Pire, le recours à la mendicité par le biais des enfants, ces être innocents dont le désarroi et les signes de la pauvreté sont clairement affichés, n'est-il pas contraire aux lois et conventions ratifiées pourtant par l'Etat algérien ?