L'émissaire américain George Mitchell s'efforçait hier, apparemment sans succès, d'arracher aux Israéliens et aux Palestiniens un accord ouvrant la voie à une reprise du dialogue bloqué par le contentieux de la colonisation. Mitchell s'est entretenu, en fin de matinée à Jérusalem, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu'il doit revoir dans la journée après avoir discuté avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie). Les efforts de M. Mitchell butent jusqu'à présent contre le refus israélien d'un arrêt de la colonisation en Cisjordanie occupée, alors que la partie palestinienne maintient l'exigence d'un gel complet des constructions, arguant que leur poursuite mine toute chance d'accord. "Le sénateur Mitchell nous a informés n'être pas parvenu à un accord avec les Israéliens sur un arrêt de la colonisation", a déclaré à la presse le négociateur palestinien en chef Saëb Erakat à Ramallah, à l'issue de la rencontre entre l'émissaire américain et M. Abbas. "Des efforts continuent d'être déployés pour surmonter les obstacles", a ajouté M. Erakat. "Le président (Abbas) a fait savoir au sénateur Mitchell que la question de l'arrêt de la colonisation ne saurait fait l'objet de compromis", a-t-il insisté. Selon lui, les efforts de M. Mitchell pour débloquer la situation vont se poursuivre dans la région, mais aussi à New York, où MM. Abbas et Netanyahu doivent assister la semaine prochaine à l'Assemblée générale de l'ONU. "Nous espérons qu'un accord global sur toutes les questions pourra être trouvé et le sénateur Mitchell déploie tous les efforts nécessaires à cette fin", a expliqué le négociateur palestinien. À Jérusalem, l'entrevue entre MM. Mitchell et Netanyahu, qui a duré deux heures, s'est achevé sans annonce. La nouvelle rencontre prévue dans l'après-midi, selon une source gouvernementale israélienne, s'annonce décisive en ce qui concerne la possibilité d'un sommet tripartite la semaine prochaine à New York entre MM. Netanyahu, Abbas et le président américain Barack Obama, en marge de l'AG de l'ONU. Un tel sommet aurait pour ambition de relancer les négociations israélo-palestiniennes suspendues depuis l'offensive israélienne dans la bande de Gaza (décembre 2008-janvier 2009). Les Etats-Unis poussent à cette rencontre à laquelle Israël se disait jusqu'à présent intéressé, M. Netanyahu ayant toujours affirmé, depuis sa prise de fonctions au printemps, qu'il était prêt à reprendre les négociations "sans condition préalable". Le Premier ministre de droite, qui s'était déclaré prêt à modifier son emploi du temps pour participer à un tel sommet, se montre plus circonspect depuis quelques jours. "Il se peut que cette rencontre ait lieu. Il se peut que non. Je ne l'ai pas réclamée et je n'ai pas posé de préalable à sa tenue", a-t-il déclaré jeudi à la télévision israélienne.