Dans un entretien accordé à Liberté, le 27 janvier 2003, le PDG de Sonelgaz posait pour la première fois le problème du manque d'énergie. Il expliquait ainsi cette surprenante situation : “On a tenté de brider le monopole. On nous a demandé de ne pas investir en moyens de production. C'est ce qui explique ces difficultés. On est en période de transition, vers l'ouverture du marché. Cette transition risque d'être un peu longue. On était très optimiste sur la rapidité de mise en œuvre du projet de centrales de 2 000 MW. On vit des contraintes pendant les mois de novembre, décembre, janvier et février. Et si on ne fait rien, on aura des problèmes d'alimentation énergétique. Car les besoins nouveaux sont de 400 MW annuellement.” Le patron de Sonelgaz avertissait, il y a plus de six mois, sur le risque de pénurie. Il fait ainsi allusion au ministère de l'énergie. Il présuppose que ce département est responsable de la pénurie actuelle, en décidant de freiner les investissements de Sonelgaz en moyens de production. À cette époque, l'est du pays connaissait déjà des délestages, c'est-à-dire des coupures d'électricité pendant des heures à cause de ce manque de moyens de production. Plus tard, un responsable de Sonelgaz nous indiquait que les hivers 2003-2004 et 2004-2005 seraient difficiles, en raison de ce problème de pénurie. Pour y faire face, Sonelgaz a déclaré qu'elle allait recourir soit à l'importation, soit au délestage. La situation se stabilisera à partir de l'automne 2005 avec la mise en service de la centrale de Skikda, a ajouté la compagnie. N. R.