De nombreux animateurs du mouvement citoyen étaient présents à la cérémonie. C'était un hommage qu'on ne rend qu'à des personnes de sa trempe qui a été consacré, le week-end dernier, à Amar Mehrez, 34 ans, délégué de la coordination d'Illilten avant qu'un accident de la route ne l'arrache cruellement à la vie le 3 juin dernier, laissant une jeune épouse et deux enfants en bas âge, Micipsa et Lisa. Le mouvement citoyen a cessé toute activité, ce week-end, pour le consacrer entièrement au défunt qui, le temps d'une veillée, a fait verser des larmes aux plus insensibles. La foule qui s‘est recueillie, pendant ces deux journées, était immense. Si de très nombreux délégués, amis ou proches sont venus des quatre coins de la Kabylie, tous les jeunes du village Iguefilène et des villages du arch d'Illilten se sont aussi mobilisés pour les accueillir chaleureusement et dans la dignité. Après une projection vidéo de meetings de l'Interwilayas auxquels a participé le défunt délégué, des milliers de bougies ont illuminé tout le village d'Iguefilène à partir de minuit, jeudi. De la place du village jusqu'à la stèle érigée à la mémoire de Amar, une procession humaine a brandi des bougies en s'inclinant devant sa mémoire. S'en suivent alors des dizaines de témoignages : Belaïd Abrika, Rachid Allouache, El-Hadj Amar Bournani, Akli Bousnadji, Tahar Temim... ainsi que la courageuse veuve de Amar Mehrez. Tous se remémoreront les qualités incontestables de ce délégué qui a tant donné au mouvement contestataire né du Printemps noir. Ces mêmes qualités et vertus que sont la fraternité, la solidarité, la dignité, l'honneur et la justice constituent le fondement du mouvement citoyen, estime Belaïd Abrika, dans son intervention le lendemain matin au meeting du village. Amar Mehrez souriait tant qu'il ressemblait à un ange par son aspect mais aussi par ses innombrables qualités. C'est l'image que chacun gardera de lui, c‘est aussi la même image qui sera immortalisée à travers la statue de bronze érigée à l'entrée du village Iguefilène, et les trois fresques à son effigie inaugurées, hier, au même village, au chef-lieu communal d'Illilten et de la daïra d'Iferhounène. Suspendue au-dessus de la tribune où se déroulait, vendredi matin, un meeting, une grande banderole noire portait ceci : “Abane notre Histoire, les martyrs, notre mémoire, les archs, notre espoir, le combat, notre devoir”. Ali Gherbi, Bezza Benmansour et Khoudir Benouaret de la CICB, des délégués de Bouira et d'Alger, Mouloud Boumekla, Tahar Temim, Dda Boussad et belaïd Abrika de la CADC se sont succédé pour rendre hommage à Amar Mehrez. Tous se sont engagés à poursuivre le combat tracé depuis avril 2001 par le mouvement citoyen pour une Algérie libre, démocratique et républicaine ouverte sur l'universalité, la modernité et où les valeurs humaines auront toute leur place. K. S.