Des élus du sud de la France ont indiqué, lundi, vouloir rencontrer le président algérien Abdelaziz Bouteflika pour évoquer l'impact négatif sur la région des mesures prises par son pays en matière d'importations. “Sans nous immiscer dans les orientations économiques du gouvernement algérien, les retombées en ce moment sont très défavorables à l'activité du port de Marseille”, a notamment expliqué le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. Alger a durci les modalités d'importation des marchandises et interdit de faire entrer des engins de travaux publics d'occasion, “pièce maîtresse” des échanges entre les deux pays, selon l'Union maritime et fluviale (UMF) qui représente les entreprises du secteur portuaire dans la région marseillaise. Comptant se rendre à Alger pour y rencontrer le président algérien avec d'autres élus, M. Gaudin en a appelé aux “liens d'amitié très forts” qui lient la ville et l'Algérie pour obtenir “un peu de souplesse” dans l'application des mesures algériennes. “Des mesures, compréhensibles et respectables, de politique économique générale prises par le gouvernement algérien ont des conséquences particulières sur les PME (petites et moyennes entreprises, ndlr) et les entreprises portuaires de Marseille”, a, elle aussi, constaté Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, en visite lundi à Marseille. Elle a expliqué qu'elle entendait “combiner les efforts de la diplomatie d'Etat” avec ceux “des collectivités locales”. Selon l'UMF, le trafic marchandises du port de Marseille vers l'Algérie est fortement pénalisé depuis début août. Le gouvernement algérien a adopté fin juillet une loi de finances complémentaire qui durcit les modalités d'importation des marchandises. Elle interdit également aux banques d'octroyer des crédits à la consommation et à l'achat de véhicules aux particuliers. Elle instaure également le crédit documentaire comme unique moyen de paiement des importations pour “mieux contrôler le commerce extérieur et lutter contre les fraudeurs”. La facture des importations de l'Algérie a atteint 40 milliards de dollars en 2008. Elle s'est stabilisée durant les huit premiers mois de 2009 pour atteindre environ 26 milliards de dollars, selon des statistiques officielles. Le gouvernement entend réduire les importations de 5% en 2009.