Liberté : Vous êtes dans le staff médical de l'USMA, comment se fait la prise en charge des sportifs de compétition ? Omar Lahoussine : La médecine du sport a évolué, ces dernières années. Lors de la Coupe du monde de 1998, les Français ont rectifié beaucoup de choses concernant l'entretien physique et la préparation des athlètes avant et après les compétitions. Chez nous en Algérie, il y a de très bons médecins et kinésithérapeutes qui sont dans les clubs. Il reste juste à transcender un problème de communication entre le staff technique et le staff médical, pour éviter les rechutes sur le terrain et les blessures graves qui peuvent mettre fin à la carrière du sportif. À l'USMA, nous nous concertons avec le staff technique pour trouver des solutions quand un problème surgit. Le staff médical agit en pompier ou fait dans la prévention des blessures justement graves ? Il agit en pompier, mais a aussi un rôle dans la prévention des accidents sur le terrain. Dans le cas de l'USMA, tout le mérite revient au président Allik qui se préoccupe de la bonne prise en charge des footballeurs blessés. Dans quels cas la blessure empêche le sportif de poursuivre sa carrière ? Cela dépend de la nature de la blessure. Celles du 1er degré sont les entorses de la cheville ou du genou, c'est-à-dire les plus fréquentes. Les blessures graves sont les fractures déplacées, qui exigent une intervention chirurgicale ; les traumatismes crâniens et de la colonne vertébrale ; les fractures de côtes (pneumothorax)… Quand un accident survient, nous discutons avec les spécialistes (neurochirurgiens, orthopédistes, cardiologues…) pour savoir s'il y a une indication opératoire ou pas. Cela dit, l'entretien physique de l'athlète relève de sa propre responsabilité. Il faut qu'il observe une bonne hygiène de vie et doit boire beaucoup d'eau, afin de prévenir les traumatismes musculaires, provoqués par la déshydratation. Pendant le Ramadhan, l'entraînement et les matches à jeun dans une chaleur terrible a énormément affecté les athlètes. Ils fournissent beaucoup d'efforts et récupèrent mal au plan diététique en sus de la déshydratation. Tant que le sportif est en forme et ne souffre que de blessures superficielles, il peut continuer sa carrière. Je vous cite l'exemple de Bilal Dziri, qui a 38 ans, mais qui a la forme d'un jeune homme de 18 ans. Vous avez dit que vous avez une méthode particulière de travail… Je ne suis pas un magicien, mais j'ai une gestion personnelle du cabinet. Cela fait 27 ans que je suis dans le domaine. J'ai eu mon diplôme de kinésithérapeute en 1982. J'ai travaillé deux ans au service orthopédie de l'hôpital militaire Maillot. C'était le service le plus réputé, à l'échelle du continent, en matière de chirurgie sportive. Je suis parti en France pour un stage de perfectionnement d'une année. Je suis retourné au pays pour intégrer le service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire à l'hôpital Maillot, puis à Aïn Naadja, où j'ai eu l'occasion de connaître le regretté Dr Baba qui m'a beaucoup appris sur la médecine du sport. J'ai tenté ma chance à l'étranger pendant quelques années, puis je suis définitivement rentré au pays, vers la fin des années 1990, pour ouvrir mon cabinet. Après une première expérience avec l'USMA lors de la saison 96/97, j'ai été rappelé, en l'an 2000, par le coach Noureddine Saâdi, pour intégrer le staff médical. J'y suis depuis. Que pensez-vous de l'utilisation des techniques de mésothérapie sur les athlètes ? J'ai constaté ses résultats avec Dr Baba, qui la pratiquait. La mésothérapie accélère la guérison de l'athlète quand elle est bien faite. Avec la physiothérapie, combinée à la mésothérapie et la rééducation fonctionnelle, l'athlète n'a pas à se plaindre. Il faut dire, néanmoins, que la mésothérapie est indiquée particulièrement pour les traumatismes musculaires et les entorses.