Ce sont plus de 250 personnes qui s'organisent autour d'un même objectif qui pourrait rassembler pas moins de 3 000 cas d'acquisition de véhicules de moins de trois ans, dans la seule wilaya de Tizi Ouzou, et qui se trouvent dans un total désarroi. Le collectif, qui a procédé à toutes les tentatives pour régler cette situation vis-à-vis de la loi qui tombe comme une chape de plomb, a passé plusieurs mois dans l'espoir d'acquérir en bonne et due forme la carte grise. Cette situation qui voit ces acquéreurs en “hors-la-loi” paraît absurde aux yeux de tout le collectif. “La situation est plus que burlesque car la douane qui juge aujourd'hui que nous sommes en infraction est la même que celle qui nous avait accordé la conformité d'introduire ces véhicules, avec les autres contrôles des mines en 2001”, dira un représentant du collectif. D'aucuns se demandent pourquoi avoir attendu tout ce temps, sachant que les concessionnaires pourraient, entre-temps, changer de créneau, sachant que le marché de l'automobile d'occasion est à l'arrêt. “Si les instances concernées m'avaient prévenu de la non-authentification de mon véhicule, j'aurais tout de suite, après l'enquête, rouspété auprès du vendeur, mais six ans après, que faire et contre qui ?” s'interroge A. B. H., du même collectif. Après des années entières d'incertitude, les acquéreurs se voient lésés par la décision de saisie de près de 3 000 véhicules qu'ils avaient “achetés selon leurs moyens et en toute légalité”. Si, depuis ce temps, des propriétaires de ce type de voitures ont pu rouler temporairement à l'aide de récépissés renouvelables, certains auraient été victimes de saisies en se faisant intercepter dans les barrages routiers. “Nous n'avons ni soudoyé les agents des douanes ni fait usage de contrefaçon quelconque pour l'acquisition de nos voitures, encore moins inspiré un quelconque doute vis-à-vis des agents douaniers qui avaient accordé la mise en circulation de ces véhicules”, explique un autre acquéreur. Par ailleurs, les acquéreurs de ces véhicules, qui se disent victimes d'un enjeu dont ils n'auraient pas compris les tenants et les aboutissants, exhortent les autorités concernées de leur venir en aide. “Nous demandons à la magistrature de remettre nos dossiers à la wilaya, car c'est un problème purement administratif”, dira-t-on. Les instances concernées auraient proposé de procéder par jugement de payer – après s'être acquittés d'un sursis allant de 2 à 6 mois – deux fois la valeur du véhicule, avant de le racheter aux enchères pour qu'il soit régularisé. Une situation qu'ils qualifient de “burlesque et insensée”.