La treizième édition de la rencontre franco-algérienne sur les céréales intervient dans un contexte marqué par un recul de la facture d'importation de l'Algérie en céréales. Les Français comptent renforcer les exportations des céréales vers l'Algérie et devancer les fournisseurs mondiaux en blé dans le Maghreb, comme le Canada. Hier, à l'ouverture de la 13e rencontre franco-algérienne à l'hôtel Hilton d'Alger, le président de France export céréales (FEC), Jean-Pierre Langlois Berthelot, a annoncé la couleur tout de go en déclarant que si les partenaires français sont ici en Algérie, “ce n'est pas pour regarder en arrière, mais plutôt pour se fixer des objectifs sur l'avenir. Tous nos produits sont compétitifs et de bonne qualité”. Devant 150 participants à cet événement, en plus d'une délégation française composée de 890 personnes, le patron de la FEC a estimé les exportations de blé en Algérie à plus de 3 millions de tonnes en 2009. Autrement dit, les exportations françaises en la matière restent élevées malgré la chute des importations des céréales à près de 75%, en passant de 400 millions de dollars à 113 millions de dollars. Mais il vantera également d'autres facteurs qui font de l'Hexagone le fournisseur principal de l'Algérie en blé. À commencer par l'homogénéité de la production, estimée à 37,5 millions de tonnes en 2009, l'année favorable à la production d'autres dérivés, mais surtout le niveau des prix intéressants pour les acheteurs. Non sans rappeler le respect de la chaîne de livraison et le rôle des ports où transitent annuellement 174 navires de céréales, M. Langlois Berthelot mettra en valeur la qualité du blé dur, du blé tendre et de l'orge produits en 2009, et qui ont également transité par des analyses et des enquêtes réalisées par des laboratoires très réputés. Et si la France a perdu près de 3% des surfaces arables (réparties sur plus de 20 sites majeurs) en céréales, il n'en demeure pas moins que le président de la FEC, au même titre que Jean-Philippe Leygue de Arvalis (institut du végétal), a relevé que l'Hexagone a gagné plus de 3% en rendement. C'est dire que la France s'apprête à livrer une vraie “bataille du blé” à ses concurrents directs, comme le Canada, dont la qualité du blé est généralement irréprochable. Avec 37,5 millions de tonnes de blé, les agriculteurs français se positionnent dans le Maghreb, dont l'Algérie, et se fixe un objectif à long terme au vu des développements et de la tendance du marché mondial des céréales, notamment dans le segment du blé de qualité haut de gamme et l'orge dont la production a atteint 12,8 millions de tonnes en 2009. Christine Bar de Arvalis développera ensuite “les moyens mis en œuvre par la production française pour garantir une qualité aux industriels algériens”, afin de soutenir la stratégie mise en branle par la France pour maintenir, voire augmenter ses parts sur le marché algérien. Notons, enfin, que plusieurs équipementiers spécialisés dans l'industrie agricole ont pris part à cette rencontre en proposant les dernières technologies concernant le transport, le stockage, le traitement, la transformation et la commercialisation des céréales. FARID BELGACEM