La France restera le premier fournisseur en blé tendre pour l'Algérie, pour l'année 2007, selon les estimations avancées par des intervenants dans la filière céréalière, lors des journées franco-algériennes des céréales, tenues hier à Alger. Sur des besoins d'environ 5 millions de tonnes (Mt) de blé, la France fournira à l'Algérie quelque 2,7 Mt. Selon Jean Charzat, représentant du Syndicat national du commerce extérieur français, « la France fournira à l'Algérie, pour la campagne 2006-2007, près de 2 Mt de blé tendre et 700 000 t de blé dur, représentant respectivement les deux-tiers de ses achats de blé tendre et le tiers de ses achats de blé dur », estimant, pour sa part, que « la France devrait maintenir sa position de premier fournisseur historique et régulier de l'Algérie en blé ». Premier producteur de céréales de l'UE, avec près de 70 Mt de céréales et environ 35 Mt de blé, la France compte beaucoup sur le Maghreb, en général, qui consomme chaque année plus de 10 Mt de blé tendre, dont plus de 50% sont achetés sur le marché mondial. La proximité explique cet intérêt, d'autant plus que les spécialistes considèrent que le fret intervient considérablement dans le coût de revient de cette matière première. Les différents intervenants français n'ont pas manqué de louer les vertus du blé français, et ce, en termes « de qualité, de sécurité sanitaire et de traçabilité ». Des importateurs algériens, privés essentiellement, en l'absence des représentants de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), n'ont pas manqué de soulever l'augmentation « vertigineuse » des prix, ces deux dernières années. Ce à quoi M. Charzat expliquera par la hausse de la consommation mondiale de ces dix dernières années, soutenant que les prix pratiqués auparavant étaient à la limite de la « subvention ». Aussi, dit-il, les stocks sont bas, et l'utilisation des céréales pour les biocarburants peut inciter à d'autres augmentations encore à l'avenir. Si des intervenants algériens dans la filière céréalière n'ont pas hésité à faire le parallèle entre la hausse des prix des céréales sur le marché mondial et celle du pétrole, « une sorte de réponse des pays industrialisés aux pays producteurs de pétrole », les représentants de France Export Céréales, quant à eux, ont assuré qu'elle est loin d'être une « sanction » contre des pays producteurs de pétrole, comme l'Algérie, mais l'utilisation des biocarburants est réellement une nécessité et loin d'être un prétexte, car estiment-ils, « les effets de serre sont loin d'être une simple vue de l'esprit ». Deuxième producteur de blé dur avec 2,1 Mt par an dans l'Union européenne (UE), après l'Italie (3,1 Mt) et devant l'Espagne (1,9 Mt), la France mise beaucoup sur les importateurs privés pour rehausser ses ventes en blé dur à l'Algérie. Selon les prévisions du Conseil international des céréales (CIC), la consommation mondiale de blé tendre doit augmenter à 621 Mt en 2006-2007. Afin de maintenir le niveau des stocks mondiaux, la consommation devra stagner autour des 607 Mt, selon le CIC. France Export Céréales est présente en Algérie depuis 1997. Pour le Maghreb-Afrique, son bureau est installé à Casablanca, au Maroc.