Pour n'avoir jamais été aussi proche d'une phase finale de Coupe du monde, voilà maintenant vingt longues années et ce célèbre match traquenard du Caire en 1989, la sélection nationale s'apprête à négocier, en début de soirée sur le gazon du stade Mustapha-Tchaker de Blida, l'un de ses plus importants rendez-vous footballistiques depuis un certain Algérie-Maroc à Sousse, comptant pour les quarts de finale de la CAN tunisienne de 2004. Leader de son groupe, favori logique d'une qualification au tournoi planétaire de Johannesburg qui fait saliver de plaisir tout un pays de nouveau épris de sa nation, l'Algérie peut, en effet, composter son billet pour le premier Mondial africain de l'histoire, dès ce soir. En regroupement au cercle militaire de Béni Messous qui offre toutes les commodités et les avantages pour une préparation sérieuse, les poulains de Rabah Saâdane n'ignorent d'ailleurs aucunement la difficulté de leur mission face à des Rwandais décidés à jouer à fond leur rôle de rabat-joie et de trouble-fête. Drivés par l'expérimenté Branko Tucak, les Rwandais aspirent, en fait, au point de la parité, question de garder intactes leurs chances de terminer sur le podium de cette poule et de s'assurer, ainsi, une place parmi les grands du continent qui se sont donné rendez-vous, dès cet hiver, en Angola. Gardant toujours en mémoire ce naufrage de funeste mémoire, un triste soir d'un certain 16 juin 2007, devant un plus mature team guinéen drivé par l'ex-Mouloudéen Robert Nouzaret, les Karim Ziani, Antar Yahia, Majid Bouguerra, Rafik Saïfi et autres Nadir Belhadj et Lounès Gaouaoui savent donc pertinemment que seule une victoire pourra tirer le football algérien vers le haut et accélérer le retour des Verts sur la scène internationale. “Jamais dans ma carrière de footballeur, je n'ai eu peur d'une équipe, mais cette fois-ci, je me sens un peu stressé avant d'affronter le Rwanda qui pourra nous jouer un sacré mauvais tour. Le match sera difficile pour nous, mais on doit gagner par tous les moyens. Ni l'Egypte, ni la Zambie, ni le Rwanda ne pourront nous arrêter ou nous barrer la route vers le Mondial. On va tout faire ce dimanche pour gagner par le plus large des scores, surtout que tous les joueurs et même le peuple algérien sont concentrés sur le même but : la qualification”, soulignait, de l'intérieur de la “bulle verte”, le nouveau visage de l'EN, Hassan Yebda. Djamel Abdoun, l'autre attraction attendue de cette soirée-évènement que les Verts n'ont aucunement le droit de rater dans la mesure où ils auront là une opportunité à ne gâcher sous aucun prétexte s'ils veulent réellement inscrire, en lettres d'or, leur nom dans l'histoire de l'Algérie du football, abondera, lui aussi, dans le même sens. “Comme il n'y a plus d'équipe faible dans le football moderne, il nous faudra marquer dès le début pour déstabiliser cette équipe du Rwanda qui possède une bonne défense. On doit penser en tant que professionnel, car nous avons de bons joueurs évoluant dans les meilleurs clubs européens. Je peux vous dire qu'on va tout faire pour gagner par le plus large des scores”, promettait d'ailleurs la vedette nantaise de ce début de saison. Mais si côté effectif, Yebda fera son grand baptême du feu sous le maillot vert en tant que titulaire, Abdoun entamera, quant à lui, le match à partir du banc, aux côtés de Djebbour qui laissera sa place à la pointe de l'attaque à Ghezzal, ce qui constituera les deux changements notables par rapport au onze qui a triomphé de la Zambie. Mise dans d'idéales conditions, cette génération des Ziani-Antar aura, en somme, la possibilité de marquer son époque et ne pas passer à côté de quelque chose de merveilleux et de grandiose, exactement comme cela est arrivé à sa devancière de la génération post-90. A. K.