100 milliards de dinars seront investis dans un plan de développement englobant, entre autres, une académie de formation et l'extension de la flotte. Après adoption du plan de développement lors du Conseil interministériel, qui remonte déjà au 7 juin dernier, Air Algérie vient de décrocher une autre marque d'attention des pouvoirs publics. Air Algérie figure ainsi parmi les 13 sociétés dites “championnes économiques” retenues dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie industrielle qui vise, entre autres, à faire émerger, d'ici à fin 2015, treize méga-entreprises. Ceci conforte la compagnie nationale d'avancer dans sa stratégie de restructuration et de redéploiement entamée déjà depuis 2000 avec comme axe majeur le renouvellement de la flotte. Ceci étant achevé, les nouveaux objectifs s'articulent autour de l'extension de la flotte à travers l'acquisition de quatre petits porteurs qu'Air Algérie devra réceptionner entre 2010 et 2011. Sept autres appareils de 150 places devraient être également acquis même si le type d'avions n'est toujours pas tranché (choisir des Boeing ou des Airbus). Le plus important encore parmi les défis de la compagnie réside dans l'effort consenti pour la formation aussi bien des pilotes, des mécaniciens que du personnel du Font Office, pour laquelle la compagnie a décidé d'allouer la plus grande marque d'attention (il existe 20 métiers). Aussi, la compagnie a inclus dans son plan de développement, qui s'étale jusqu'en 2015, la réalisation d'une académie qui ne devra pas tarder à voir le jour, probablement en 2012. Celle-ci devra assurer ainsi la formation des pilotes qui, jusqu'à présent, est effectuée à l'étranger (sous-traitance) à coups d'importantes sommes en devise. Air Algérie ne pouvait donc pas mieux choisir que l'organisme américain Jeppesen, spécialisé dans la formation aéronautique, pour sceller un accord afin de s'assurer un label des plus prestigieux pour son académie. En attendant, la formation initiale continue à se faire dans des écoles françaises et anglaises, alors que la formation sur simulateur se fait auprès de différents prestataires (selon les disponibilités), dont des Marocains. À souligner tout de même que la compagnie a acquis un simulateur sur le type d'avion qui constitue la majorité de sa flotte, en l'occurrence le Boeing 737, et il est prévu d'en acquérir d'autres. La formation devient en l'occurrence le fer de lance de la compagnie qui s'est lancée depuis un certain temps dans un vaste programme de formation, notamment pour ce qui est de son personnel d'accueil (Front Office) et dont le nombre s'élève à 2 800. Il existe aussi un besoin urgent dans la formation du personnel au sol (technique), qui a connu une saignée avec le départ volontaire d'un grand nombre d'employés. Contacté hier par nos soins, M. Wahid Bouabdellah, P-DG d'Air Algérie, est revenu sur les grandes lignes du plan de développement de la compagnie pour lequel 100 milliards de dinars ont été alloués. Détail de taille, ce montant est comptabilisé sur les fonds propres d'Air Algérie en contractant, certes, des crédits bancaires, mais il n'est pas question de subvention de l'Etat. Le cabinet français d'audit et d'expertise comptable KPMG, selon M. Bouabdellah a été sollicité pour proposer un plan de développement à court et à long terme. Ce même plan prévoit la réalisation d'un nouveau siège pour la compagnie, la reconfiguration du réseau avec le renforcement des fréquences et l'ouverture de nouvelles lignes, la réaffectation de la flotte en fonction des caractéristiques de chaque ligne. L'on parle aussi des études avancées pour de nouvelles routes telles que New York et le renforcement des fréquences (5e) pour ce qui est de Montréal, et ce, dès l'été prochain, et le réaménagement des horaires pour les dessertes sur Pékin. Pour ce qui est des vols réguliers sur Djanet et Tamanrasset durant la saison saharienne, notre interlocuteur soutient que cela reste tributaire des besoins exprimés par les tour-operators et autres agences de voyages. En attendant, l'alternative réside dans les vols charters déjà opérationnels sur les pôles touristiques du Hoggar et du Tassili n'Ajjer. Le problème ne se pose pas pour la capitale du M'zab en l'occurrence plutôt bien desservie et devra bénéficier dans l'avenir d'un vol au quotidien. Autre chapitre et non des moindres qui retient l'attention concerne le plan de surveillance de la consommation de carburant et d'émission de gaz à effet de serre. L'Algérie n'en démord pas, les compagnies des pays en voie de développement ne devraient pas être concernées par la disposition européenne ou du moins devraient-elles disposer d'un délai pour s'y conformer. Une rencontre prévue à Alger pour la mi-novembre prochain réunira les concernés pour voir dans quelles mesures ils pourront mener la protesta. Toujours est-il, Air Algérie a déjà présenté à la France, le 26 août dernier, son plan (réalisé par ses propres ingénieurs) et attend sa validation avant la fin de l'année en cours.