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Comment juguler la crise financière mondiale
Colloque International sur la crise mondiale à Béjaïa
Publié dans Liberté le 14 - 10 - 2009

Les participants au colloque ont lancé, à partir de Béjaïa, un appel pressant à toute la communauté internationale pour œuvrer au rétablissement économique de la planète.
“Le plus important aujourd'hui, c'est probablement de faire comprendre la nature de cette crise, sa gravité, bref d'en faire un diagnostic sans complaisance, mais aussi travailler sur les moyens d'une recomposition qui actionne concrètement des leviers multiples, du global planétaire au local territorialisé. Autant dire, les défis qui attendent notre planète sont considérables : défis environnemental, énergétique et alimentaire. Ces enjeux sont si fondamentaux qu'ils appellent de nouvelles pratiques citoyennes qui soient porteuses de sens, surtout pour les plus jeunes, notamment dans les rapports au travail et à l'argent.” Voilà la conclusion fort significative qu'a donnée le professeur François Morin de l'université de Toulouse, lors de son intervention devant les participants au Colloque international sur la crise financière mondiale, qu'a organisé la faculté des sciences économiques, de gestion et commerciales de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, et dont les travaux se sont achevés avant-hier soir. C'est un appel pressant à toute la communauté internationale pour œuvrer au rétablissement économique de la planète que vient de lancer, à partir de Béjaïa, cet éminent expert français.
Par ailleurs, le Pr Farid Yaïci, doyen de la faculté des sciences économiques, de gestion et commerciales de l'université de Béjaïa, a longuement expliqué la problématique de la crise financière internationale et ses conséquences, particulièrement sur l'économie algérienne, à travers sa communication portant sur le thème “Crise financière internationale, diagnostic et conséquences”. Revenant sur la genèse de la crise, le conférencier rappellera que “l'éclatement de la bulle immobilière en août 2007 a, en conséquence, occasionné des pertes d'actifs considérables aux banques, aux compagnies d'assurances et aux investisseurs institutionnels, et provoqué l'effondrement des marchés financiers. Du fait de la globalisation financière, la crise s'est propagée à tous les continents”. Concernant les conséquences de cette crise financière sur l'économie algérienne, le Pr Yaïci notera les effets suivants : “Une baisse drastique et durable des prix des hydrocarbures qui se traduira par : une chute considérable des recettes d'exportation du pays, une réduction de la capacité d'épargne budgétaire, un amenuisement des réserves de change, un tarissement du fonds de régulation des recettes, un assèchement de l'épargne accumulée… ” L'orateur évoquera ensuite la résilience de l'économie algérienne, affirmant que “les marges de croissance existent hors hydrocarbures !” Ajoutant qu'“en 2008, la croissance du PIB hors hydrocarbures a été estimée à 6%. Elle a été surtout tirée par les programmes d'investissements publics qui sont appelés à se consolider. L'amélioration de l'intermédiation financière permettrait de mieux canaliser l'épargne nationale vers les investissements productifs, d'autant plus que le taux d'épargne national est historiquement élevé ces dernières années (57,2% en 2007 contre 55% en 2006 et 52% en 2005)”.
Le Pr Yaïci tirera enfin la conclusion suivante : “Si la baisse des recettes des hydrocarbures perdure, l'impact sur l'économie algérienne pourrait être amorti seulement pendant deux ans, et ce grâce aux réserves de change, au fonds de régulation des recettes et aux excédents de liquidités des banques publiques, mais aussi grâce aux marges de croissance qui existent dans les secteurs hors hydrocarbures, si celles-ci sont combinées à une politique de développement du capital humain.”
Il y a lieu de signaler qu'outre cette kyrielle de conférences débats, des travaux d'ateliers se déroulèrent parallèlement au niveau des différents amphis du campus d'Aboudaou. Les membres du comité scientifique, mis en place pour la circonstance et composé de nombreux enseignants et chercheurs universitaires, se chargeront d'élaborer le rapport de synthèse portant recommandations du colloque.


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