Le rideau est tombé, avant-hier soir, sur la septième édition du Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger. Après quatre jours de compétition, le jury a rendu son verdict, mais son choix a été contesté ! Vingt pays du pourtour méditerranéen ont pris part avec 58 courts-métrages à cette 7e édition du Festival du court-métrage méditerranéen de Tanger. Il y a eu de bons films comme de moins bons. Toutefois, la plupart avaient ce plus qui faisait la différence. Selon le président du jury, Faouzi Bensaïdi, tout s'est passé dans une bonne ambiance, ajoutant : “Beaucoup de festivals devaient avoir cette ambiance !” Beaucoup de films ont été vus par les festivaliers et le public fort nombreux, avec une émotion particulière : du bonheur pour certains, de l'ennui pour d'autres. Certains films ont attiré par leur histoire, la magie de leur image et leur technicité. D'autres ont été répulsifs par leur approche, leur vision, mais aussi par la violence qu'ils véhiculaient. Toutefois, le dernier mot revenait à ces professionnels du cinéma qui ont choisi trois courts-métrages pour les trois catégories de prix. Le prix du meilleur scénario a été attribué au film Notice (une coproduction chyprio-grecque, 2008) du réalisateur Constantinos Yiallourides. Le prix spécial du jury a été, lui, décerné au Portugais Cláudio Vrejão pour Cold Day (un jour froid, 2009). Quant au Grand Prix du festival, il a été remis à la Française Alexandra Grau De Sola pour Le saut des deux fous (2008). À l'annonce du résultat, plusieurs voix se sont élevées pour exprimer leur étonnement. Ce court-métrage, malgré une seconde projection – la première a eu lieu vendredi dernier – est resté incompréhensible pour beaucoup qui se demandaient comment on a pu lui décerner ce prix ? D'ailleurs, les trois films récompensés ont fait l'objet d'une critique de la part de certains professionnels du cinéma. “Je ne comprends pas qu'on puisse récompenser un tel film qui n'a aucun intérêt pour ce festival”, a lancé l'un d'eux sous le couvert de l'anonymat. “Certes, il y a des raisons stratégiques, voire politiques, mais récompenser des films qui n'apportent rien au Maroc ni au cinéma méditerranéen, c'est à se poser des questions !” déplore une autre personne. Allant plus loin dans la contestation des résultats de cette 7e édition, certains participants ont brillé par leur absence à la réception de clôture. Une manière, pour eux, de marquer leur désapprobation. Comme l'a affirmé Faouzi Bensaïdi dans sa courte intervention, beaucoup de films ont été visionnés lors de cette compétition : “Beaucoup nous ont attirés, beaucoup nous ont émerveillés, ennuyés, nous ont rendus heureux (…) Il fallait trancher, c'est le jeu. Nous avons laissé tomber des films que nous avons aimés. Nous avons voulu être près du cinéma ! Nous avons fait confiance aux films qui ont fait confiance au cinéma.” Cela signifie-t-il que les 55 films non récompensés ne font pas du cinéma ? C'est vrai que certains laissaient à désirer sur le plan scénario, mais avaient une forte présence sur le plan technicité. Certes, des films comme Leesh Sabreen, Sektou, 3x3, Au revoir chérie, Antena, La Traversée, The State of Nature, Nice, Quand les poissons s'envolent (même si on n'a pas trop compris la présence des poissons), Love on the time of Gum, Everyday Life, Ma poubelle géante, Poupiya , Gaz London, Baby, Le voyage de Miranda ou Don't make a sound et bien d'autres, sont autant de films qui méritent un autre regard, une autre considération, car ils font du cinéma et dans le cinéma. Mais, le dernier mot revient au jury. Et même si son “verdict” reste mitigé, voire incompris, on ne peut faire machine arrière. À rappeler que certains des présents ont trouvé que le jury n'était pas équilibré car trois membres sont marocains, ce qui, selon eux, pouvait influencer le vote. D'autres ont même affirmé que trois prix n'étaient pas suffisants pour un tel nombre de film et surtout un festival de cette envergure. Peut-être que la 8e édition, qui aura lieu du 4 au 10 octobre 2010, apportera un autre souffle et d'autres surprises qui souhaitons-le, seront agréables.