Pour le responsable du RCD, cette convention est une jonction entre un parti politique et des représentants de la société civile en vue d'offrir une alternative au pays confronté à l'usure du pouvoir. Le RCD tient, demain, sa convention nationale à l'hôtel Matarès de Tipasa. Quelque 200 cadres du parti et une centaine d'invités prendront part à ce rendez-vous pour lequel le parti du Dr Sadi attache une grande importance : “C'est la première fois qu'un parti politique décide d'associer à la réflexion un nombre aussi important de personnalités représentatives de la société civile”, nous a déclaré, hier, Hamid Lounaouci, responsable de la communication au RCD. Le profil de ces personnalités regroupe aussi bien des universitaires, des syndicalistes, des figures de la Révolution, des avocats, des représentants du mouvement citoyen, des représentants d'organisations patronales. En somme, un large panel d'invités de multiples horizons que la formation du Dr Sadi entend associer pour la redéfinition de nouvelles perspectives pour l'Algérie. Pour M. Hamid Lounaouci, le choix du moment pour la tenue de cette convention, qui se situe à équidistance entre un conseil national et un congrès, n'est pas gratuit, loin s'en faut. “Nous avons décidé de tenir cette convention en ce moment précis, car nous estimons qu'un effort de réflexion, qui sort des réponses conjoncturelles, est nécessaire”. En clair, il s'agit pour le RCD et ses invités d'avoir une approche à long terme. “Notre pays traverse, aujourd'hui, une crise qui menace sérieusement la cohésion nationale. La phase de grave turbulence que traversent aussi bien les institutions que la société, nous impose un effort d'analyse pour ouvrir des perspectives à la nation”, poursuit encore M. Lounaouci. Pourquoi cet effort d'analyse ? “Aujourd'hui, il y a urgence à trouver une solution alternative à l'usure du pouvoir, explique notre interlocuteur. Le régime algérien ne peut plus constituer la matrice sur laquelle on peut construire durablement, il appartient aux patriotes de ce pays d'être imaginatifs, constructifs et solidaires”. En fait, ce n'est pas la première fois que le RCD s'incombe la responsabilité de faire des propositions à la nation. Il faut rappeler, entre autres, l'université d'été 2001 où l'idée de “régionalisation modulable” a été mise en avant. Un concept en avance sur l'état de maturité de la classe politique à l'époque. Pour preuve : “À l'époque, nous avions essuyé un déluge de critiques, mais une année après, des responsables au niveau de l'Etat et même Nahnah, ont fini par admettre cette idée”, se rejouit le responsable du RCD. Le choix des thèmes qui seront débattus, quatre au total, est en prise directe sur le vécu politique actuel. Il s'agira, à la veille du 38e anniversaire du déclenchement de la Révolution, de tirer un bilan. Un bilan en fonction duquel seront définies les perspectives qui constituent le deuxième axe de réflexion. Il sera également question du rôle et de la place de la société civile qui se trouve aujourd'hui en phase de passer de l'étape de la résistance au terrorisme islamiste à la phase de construction. Enfin, les invités à la convention du RCD auront à répondre à la question : quelle Algérie voulons-nous dans le concert des nations ? N'est-il pas temps de rompre les amarres avec la vision qui nous arrime à l'Orient pour que l'Algérie assume, sans complexe et d'abord sa méditerranéité. Ce sont autant de problématiques, tout à la fois lourdes et généreuses, qui peuvent, comme le souhaite M. Lounaouci “servir d'amorce à une fédération des énergies patriotiques”. N. S.