Les associations Kaïna Cinéma (France) menée par Habiba Djahnine et Cinéma et mémoire (Algérie), présidée par Abdenour Ziani, récidivent, au grand bonheur des cinéastes, avec des cinéphiles et du grand public dans des rencontres sur le documentaire avec un programme alléchant qui nous permettra de voir des œuvres quasiment en exclusivité. Ces rencontres débuteront demain et s'étaleront sur trois jours à la maison de la Culture Taos-Amrouche. Un grand moment du cinéma — et de l'histoire contemporaine algérienne — ouvrira Béjaïa Doc à 18h30, avec la projection d'un documentaire sur Ali Zammoum, les Racines du brouillard, réalisé par sa femme Dounia Bovet-Wolteche, de nationalité belge. La réalisatrice sera présente aux côtés de Boudjemaâ Karèche. Béjaïa Doc accorde une attention particulière à la formation et au suivi des stagiaires. C'est ainsi que, dès le deuxième jour, une leçon de cinéma sera donnée, à 10h, par la même Dounia. Destinée aux stagiaires de cette édition et des précédentes, la leçon est également ouverte au public. À 15h, il nous sera donné d'assister à la projection des films réalisés par l'atelier des “Engraineurs”, une association venue de la banlieue parisienne et représentée par Morad Kortbi. La soirée s'ouvrira sur un très court métrage (6 min), le Rap donc j'existe, de Hamzi Aboubakr et Mostapha Adnan, qui laissera place à Lamine La Fuite, de Samia Chala, qui sera présente pour les débats. Comme le titre le laisse deviner, c'est l'histoire d'un jeune Algérois que la réalisatrice a suivi dans ses péripéties entre l'Algérie et la France. Jeudi 22 octobre, à 10h, rencontre entre les deux promotions, les Engraineurs et les intervenants autour de la question “Qu'est-ce qu'un film d'atelier ?” 17h, projection de 7 films de l'atelier de création documentaire de Cinéma et mémoire dont un document sur la troupe théâtrale de Kateb Yacine, par Brahim Hadj Slimane, la Presse et les événements de 2001, de Moussa Ouyougoute, Simple visite, sur les nomades en Algérie, et un portrait du peintre Hamid Tibouchi, par Hafida Kertobi. En soirée, 20 minutes pour Bleu Gris, du Syrien Mohamed El Roumi, portant sur le barrage de l'Euphrate et des dégâts qu'il a occasionnés sur le patrimoine universel, puis une heure pour Desert Rebel, de François Bergeron, présenté par son producteur Farid Merabet. L'œuvre porte sur les Touareg du Niger : Amazigh Kateb et Mano Negra vont à la rencontre d'un musicien targui qui mène sa rébellion par la musique. La soirée de clôture sera consacrée à la Chine est encore loin. Rien à voir avec la Chine, ou le Péril jaune, ou Quand la Chine s'éveillera (c'est déjà fait) ; il faut une petite gymnastique mentale pour trouver le sens du titre qui fait référence au hadith : “Cherchez le savoir, fût-il en Chine”. C'est donc une critique du système. C'est Habiba Djahnine qui nous l'explique autour d'un café Chez Bizek, en compagnie d'Abdenour Ziani et de leurs premiers invités. Las d'attendre notre arrivée, les Chinois ont fini par débarquer chez nous pour nous montrer tout ce que nous avons raté en traînant en route !