Abdelhamid Kermali a eu déjà à diriger la sélection nationale lors d'un certain Egypte-Algérie comptant pour les éliminatoires de la coupe du monde de 1990 en Italie. Nous avons alors rencontré le vieux briscard qui a accepté de nous relater tout ce qu'il a enduré avec l'en à cette époque. De l'aéroport à l'hôtel en passant à l'entraînement, Kermali revient sur ce que pourraient vivre les verts avant et pendant le fameux rendez-vous du 14 novembre au Cairo Stadium. Cependant, pour l'ancien coach ententiste, ce dont il faudra surtout faire attention, c'est bien aux coulisses des Egyptiens vis-à-vis de l'arbitrage, lui qui a vécu une véritable mésaventure au cours de cette fameuse rencontre de 1989 dirigée, pour rappel, par le referee tunisien Benacer. “les Egyptiens ont tenté par tous les moyens de soudoyer l'arbitre Benacer”, dira-t-il d'emblée. “j'ai assisté à une scène dans les vestiaires au moment où les deux équipes s'apprêtaient à faire leur entrée sur le terrain. Un dirigeant égyptien c'est alors rapprocher de lui. Ils ont partagé ensemble un bon moment à se parler et lorsqu'ils se sont séparés, j'ai tenté de me rapprocher de Benacer pour lui demander d'être juste et laisser le meilleur gagner. Il a commencé alors à crier policier, policier venez m'écarter cette personne de mon passage”, dira-t-il et d'enchaîner : “le policier s'est rapproché de moi tout en me montrant son arme. C'est comme s'il voulait m'intimider. Pour revenir au match proprement dit, alors là, les arbitres ont tout fait pour nous casser. Benacer tout comme ses assistants ne m'ont pas laissé me rapprocher de la ligne de touche afin que je puisse donner des conseils aux joueurs. Et puis, je vais vous dire une chose. L'Egypte n'a jamais été aussi forte que nous. Je pense que si ce n'était pas l'aide flagrante du referee tunisien, on n'aurait jamais perdu ce match. Nous avons perdu un but à zéro, il y a eu faute sur notre gardien avant que les Egyptiens inscrivent leur but”, a ajouté Kermali lequel revient également sur les péripéties vécues par les verts durant leur présence au Caire avant, pendant et après le match. “Je me rappelle très bien de ce qui nous est arrivé une fois au Caire. Tout a commencé lorsqu'on allait rallier l'hôtel où nous devions nous installer. Figurez-vous, au lieu d'une demi-heure entre l'aéroport et l'hôtel, nous avons mis presque deux heures. Durant le trajet en question, on nous a fait passer devant des milliers de gens afin de tenter de nous impressionner. C'est leur jeu favori. Les Egyptiens aiment exercer la pression sur leurs adversaires. C'est ce qu'ils ont tenté de faire. Et puis, ça était la même chose lors de notre première séance d'entraînement. Il y a eu une grande foule qui est venue assister et qui n'a pas arrêté tout au long de notre présence sur le terrain de nous insulter. c'est ce qu'ils vont essayer de faire le 14 novembre prochain, à mon avis. Cela dit, je pense que nos joueurs sont des professionnels et jouent dans les meilleurs championnats en Europe et par conséquent ils peuvent gérer la pression. C'est le terrain qui va trancher et là je dis qu'une fois le coup de sifflet donné, tout sera oublié. C'est pour cette raison que je pense que le groupe doit garder son calme et la sérénité qu'il a affichée jusque-là”, a souligné encore notre interlocuteur. “J'ai confiance en cette équipe, elle a de la maturité” Il a, par ailleurs, estimé qu'il faudra aider notre équipe nationale durant les moments qui précédent la sortie du 14 novembre prochain en prenant l'exemple des Egyptiens qui se sont étrangement donné le mot de soutenir leurs capés. “Vous avez pu voir l'élan de solidarité qui règne en ce moment en Egypte. Tout le monde s'est mis de la partie parce qu'il s'agit tout simplement d'un intérêt national. Des politiciens en passant par la presse et la population, chacun essaye à sa manière d'apporter un soutien aux joueurs et à l'entraîneur Chahata à la veille du match face à notre équipe nationale. Alors, nous aussi on doit faire preuve de solidarité et d'entraide et pousser les nôtres à se surpasser le 24 novembre prochain afin de nous offrir cette qualification au mondial. Je serai comme tout autre Algérien, l'homme le plus heureux du monde si notre EN va à l'Afrique du Sud. On est tout près de le faire et je suis persuadé que nous avons les moyens pour ça. Tout ce que je peux dire, c'est que nous devons, chacun de notre côté, tenter d'aider les joueurs et le staff technique pour gérer convenablement cette période et faire le match qu'il faut. On a une bonne équipe qui pourra faire de bonnes choses. Seulement, il faudra, comme je l'ai dit, la soutenir et rester derrière elle. Je suis persuadé qu'ils ne vont pas nous décevoir. Ils ont prouvé durant leur parcours qu'ils sont prêts à rivaliser avec n'importe quel adversaire. Je pourrais vous dire qu'on pourra même gagner. Moi, je reste, en tout cas, confiant qu'on puisse faire quelque chose lors de ce match”, a déclaré un peu plus loin Kermali avant de conclure : “je pense que les nôtres ont réussi le plus important devant le Rwanda, à savoir empocher les trois points de la victoire qui leur a permis de consolider leur position au classement et garder donc leurs chances intactes pour la qualification au mondial de Johannesburg. Certes, on aurait aimé l'emporter sur un score plus lourd qui aurait pu nous conforter, mais bon, l'essentiel c'est qu'au bout, il y a eu cette victoire. Maintenant, il faudra à mon sens préparer aux mieux la prochaine et décisive sortie en terre égyptienne. C'est vrai que c'est un match qui ne sera pas du tout facile pour nos capés. toutefois, j'estime que nous avons les moyens pour contrer les Egyptiens et arracher notre qualification pour la phase finale de la coupe du monde de 2010. Je ne vous cache pas que je suis confiant et optimiste pour que nos joueurs et notamment le coach Rabah Saâdane, à qui je voue un grand respect, puissent trouver la bonne formule pour gérer aux mieux cette rencontre. Ce qu'il faudra, à mon sens, c'est d'éviter de tomber dans le piège des Egyptiens lesquels, tout le monde le sait, sont excellents dans les manœuvres pour tenter de déstabiliser leurs hôtes surtout quant il s'agit des Algériens.”