Dans le cadre de cet événement culturel abrité par la ville des Hammadites, la journée de mercredi dernier a vu la projection de deux films : un court-métrage et un documentaire fort intéressants, mais surtout captivants. Je rape donc je suis, de Hamzi Aboubakr et Adnani Mostapha. Un court métrage de dix minutes qui “parle” de l'art urbain comme moyen d'expression, de contestation plutôt, voilà ce que veut montrer ce très court-métrage du groupe GO (Générations Oranaises). L'œuvre cinématographique reste originale, compacte, qui laisse la place au slam et au rap. “Je rape, donc je suis”, pourquoi pas ? Le rap n'est-il pas une forme de pensée très contemporaine, pas philosophique certes mais une pensée de l'urgence, un cri qui râpe la société. Un très court-métrage qui en dit long.Quand à la seconde projection, Lamine la fuite, de Samia Chala, est un documentaire d'une heure et demie. Lamine est un jeune Algérois qui rêve d'aller en France “comme des millions d'Algériens”. La réalisatrice va le suivre dans sa course, très patiente, au visa. On le voit dans des scènes de la vie quotidiennes très cocasses ; c'est d'ailleurs l'humour qui porte ce film, le thème étant déjà éculé quoique toujours d'actualité. Cette première partie algéroise,déjà montée dans un document de 52 minutes, sera suivie d'une partie “parisienne” : poussée par la réalisatrice, la production réussit à faire délivrer un visa d'un mois à Lamine. La réalisatrice va préciser qu'elle n'interviendra en aucun cas pour aider Lamine dans sa galère, dans sa quête des “papiers”. Techniquement et artistiquement, le film tient bien la route même si l'on devine qu'il est fait pour rentrer dans les moules des chaînes de télévision françaises.