La première journée du Salon international du livre d'Alger (Sila) a connu un très grand succès, grâce au public qui a commencé à affluer dès l'ouverture hier matin à 10h. En effet, un grand nombre de personnes attendaient dehors l'ouverture des portes pour accaparer tous ces ouvrages proposés. Sous le thème Le roi livre, les visiteurs peuvent être considérés comme des princes. Au bonheur de ces lecteurs, tous les ouvrages recherchés sont à leur disposition, entre romans, recueils, ouvrages scientifiques et même de beaux livres et des dictionnaires. Le Salon du livre d'Alger dans sa 14e édition n'est pas seulement un excellent moyen pour faire de bonnes affaires et acheter des livres. Il est aussi et surtout une rencontre privilégiée qui favorise le contact et l'échange entre les auteurs et le grand public. C'est aussi un moyen qui permet la rencontre des éditeurs entre eux et du monde entier, et les professionnels de la chaîne de l'édition. Conforter et confronter les expériences sont un autre atout et/ou bienfait du salon. Des débats, des rencontres, des hommages, des ventes-dédicaces sont au programme. Hier après-midi, un hommage a été rendu à Kateb Yacine. La conférence a réuni plusieurs auteurs et professeurs afin d'évoquer décemment de l'emblème de la littérature algérienne qui a marqué son temps et plusieurs générations. Rachid Boujedra et Omar Mokhtar Chaâlal, grands amis du poète, écrivain, militant, dramaturge, journaliste, etc. étaient de la partie afin de revenir sur l'œuvre indescriptible (au sens noble du terme) et indéfinissable du Keblouti. Ils se sont notamment attardés sur son engagement et sa littérature, qui se sont confondus avec l'histoire d'une patrie : l'Algérie. Appartenant à la génération des auteurs très marqués par l'œuvre katébienne, Mourad Djebel, auteur de l'ouvrage les Sens interdits, qui s'inspire largement de Nedjma de Kateb Yacine, a évoqué l'influence de Kateb dans l'écriture depuis son plus jeune âge. “Mon livre est dédié à Yacine, c'est un homme qui se calque sur l'œuvre et l'œuvre sur l'homme”, a-t-il dit. Citant son vécu, son expérience et son rapport à l'écriture, il a conclu son propos par “le meilleur hommage est de perpétuer l'insoumission et l'art esthétique qui sont les règles d'or de Kateb”. Quant à l'ambiance qui règne au sein du Sila, elle ne peut que réjouir les éditeurs et les organisateurs. “Tout se passe bien, il y a un monde fou tout au long de la journée. En plus, les éditeurs sont contents car tous les livres ont été livrés dans les temps”, a déclaré Abdallah Benadouda, l'attaché de presse du Sila. Par contre, il a été constaté que le plus grand flux de personnes se trouvait dans les stands des livres religieux. Pour ce premier jour, tout se passe à merveille. Pourvu que ça dure !