Lord West, vice-ministre au Home Office-ministère de l'Intérieur-en charge de la Sécurité et du Contre-Terrorisme, se rendra prochainement à Alger. Selon des sources diplomatiques à Londres, la date de cette visite n'a pas encore été fixée. Elle devrait probablement intervenir au mois de novembre prochain, au plus tard en janvier 2010. M. West devra remplacer le secrétaire d'Etat Alan Johnson, dont le séjour avait été initialement annoncé. “Les discussions se focaliseront sur le volet de la lutte antiterroriste. C'est pourquoi M. West — un amiral qui a organisé après les attentats de 2001 l'intervention britannique en Afghanistan — a été choisi pour cette mission”, expliquent nos sources. La coopération sécuritaire constitue un des chapitres les plus importants du partenariat entre les deux pays. Elle fait l'objet d'une évaluation régulière par le Haut-Comité mixte algéro-britannique mis en place en 2006. Jeudi dernier, la baronne Symons, ancienne ministre d'Etat aux Affaires étrangères, notait “un profond engagement des deux Etats à travailler ensemble pour réduire la menace terroriste en Afrique du Nord”. Elle considère que les relations de coopération entre les services de renseignements algériens et britanniques sont solides. Dans les arcanes du MI5, département des renseignements au Royaume-Uni, l'Algérie est encore perçue, au même titre que l'Irak et le Pakistan comme une base arrière du terrorisme international et constitue une menace pour la sécurité de l'Europe. Cette perception pourtant n'est pas partagée par tous. “Je ne suis pas d'accord. Cette menace n'est pas prouvée”, réplique le Dr Hugh Roberts, universitaire spécialiste de l'Afrique du Nord. Aux yeux de beaucoup d'analystes, le danger que représente Al-Qaïda au Maghreb sur la rive nord de la Méditerranée est surdimensionné. Quoi qu'il en soit, elle inquiète les Britanniques qui recherchent l'aide de l'Algérie pour prévenir l'implantation de réseaux terroristes sur leur territoire. Cette assistance cible surtout le domaine de l'information. Suite aux attentats de 2001 aux Etats-Unis, un certain nombre d'Algériens soupçonnés d'implication dans des actes terroristes avaient été arrêtés au Royaume-Uni. Depuis la signature de la convention d'extradition par les deux Etats en juillet 2006, Londres s'emploie à renvoyer en Algérie les individus en prison. Il y a quelques mois, les services de renseignements du Royaume-Uni avaient sollicité l'aide de leurs homologues algériens dans leurs efforts visant la libération de leur compatriote Edwin Dyer, kidnappé au nord du Mali par une cellule d'Al-Qaïda au Maghreb. Peu avant l'exécution de l'otage en mai, une intervention conduite par des unités spéciales britanniques devait avoir lieu avec la collaboration de troupes de l'ANP.