Hier matin, le siège de l'Union des écrivains algériens a abrité le neuvième congrès de cette association. Deux grandes questions à l'ordre du jour : discuter les accomplissements de l'Union des écrivains algériens et procéder au vote d'un nouveau président et des membres de son bureau. En effet, après la démission en 2007 de l'ancien président, Abdelaziz Ghermoul, Youcef Chegra a assuré l'intérim. Ce dernier a proposé sa candidature, mais il a face à lui un autre concurrent, l'universitaire Brahim Sahraoui. D'autre part, et c'est là où les choses se corsent, le congrès devait se tenir à Zéralda, mais n'ayant pas les autorisations nécessaires du ministère de tutelle, le congrès a été organisé dans le bureau de l'union des écrivains.Les organisateurs ayant considéré cela comme naturel, puisque c'est dans leurs locaux que le congrès se tient, et qu'il n'y a pas besoin d'autorisation. Ce n'est pourtant pas l'avis de Bouzid Harzellah, le secrétaire national chargé de l'édition et de l'information à l'Union des écrivains algériens. Il a considéré que "jusqu'à l'heure actuelle, je n'étais aucunement au courant de l'organisation de ce congrès, mais je suis foncièrement convaincu qu'ils n'ont aucune autorisation pour organiser ce congrès. Et c'est pour cela qu'ils l'ont délocalisé de Zéralda au siège de l'union, dans une ambiance close et opaque". En évoquant l'argument des organisateurs du congrès, la tenue de ce congrès dans l'enceinte même du siège de l'union, Bouzid Harzellah explique : "La loi est claire là-dessus. Est-ce que je peux organiser un rassemblement ou une conférence chez moi à la maison ? Ce n'est pas possible, il y a le ministère de l'Intérieur qui donne cette autorisation. Les propos des organisateurs ne sont pas responsables." Outré, M. Harzellah a déclaré clairement qu'il était contre ce congrès, partant jusqu'à dire qu'il était "illégitime". Et d'ajouter : "Je refuse le fait qu'on n'ait pas associé tous les écrivains algériens. Si vous entrez dans la salle, vous constaterez que 80% des membres de la salle sont inexistants sur la scène culturelle algérienne. J'ai trente ans d'écriture et je ne connais pas les têtes qui sont à l'intérieur." Pour conclure, Bouzid Harzellah a appelé à associer tous les écrivains algériens à procéder à la réélection d'un nouveau président, et de discuter de l'avenir de l'union dans la sérénité et la convivialité, en toute honnêteté et surtout sans aucune opacité. Cependant, le congrès a tout de même eu lieu et se terminera aujourd'hui. S. K.