La destitution a eu lieu, de nuit, dans une chambre d'hôtel, en marge d'une rencontre dédiée à la poésie et à la paix pour être “in” avec la conjoncture politique de l'heure. Depuis, plusieurs antagonistes se livrent une bataille rageuse dans les colonnes de la presse locale. Profitant de leur présence, le week-end dernier à Constantine, dans le cadre de la tenue du Festival de la poésie et de la paix, 12 membres du conseil national de ladite union ont provoqué une réunion ordinaire de l'instance souveraine entre deux congrès, pour reprendre les termes de Larbi Zbiri, lors de laquelle il a été prononcé la destitution de Azzedine Mihoubi. Ce dernier, à la tête de l'Union des écrivains depuis plus d'une décennie, ayant su qu'il sera question de débattre de la situation organique de son organisation en marge du festival, a boudé la réunion en écourtant sa virée à la cité des Ponts. Pour Zbiri qualifié, à tort ou à raison, chef de file des opposants à Mihoubi, l'union est arrivée à une situation catastrophique nécessitant une action de salut et ce qui a été fait à Constantine est légal. Cela n'est pas de l'avis de Azeddine Mihoubi pour qui l'assemblée de Constantine n'a pas réuni les conditions à même de l'élever au rang de conseil national ordinaire. Pour cela, il se base sur 4 points. Les membres n'ont pas été destinataires de convocations, au moins deux semaines avant le jour J. Les invitations n'ont mentionné ni l'instance qui les a lancées ni l'ordre du jour. Enfin, Les organisateurs n'ont pas fait recours à un huissier de justice pour valider les procurations et l'atteinte du quorum. Seuls 12 sur 37 membres ont été physiquement présents à Constantine. Mihoubi parle carrément de “complot fomenté par Zbiri et son équipe”, de nuit. Le président déchu accuse aussi le directeur de la culture de Constantine, pour avoir transformé une rencontre dédiée à la paix et à la réconciliation nationale en une tribune de putschistes. Une accusation que rejette le directeur de la culture de Constantine, Mohamed Ztili. Ce dernier se considère en dehors de la crise qui secoue l'union. Selon lui, il a invité Azzedine Mihoubi, à l'instar des autres membres de l'union, à prendre part au festival. Si, en dehors des actes du festival, après le dîner, des écrivains ont débattu de la situation de leur organisation dans une chambre d'hôtel, cela ne peut être mis sur son compte. Il se dit n'être comptable que de la réussite du festival. Mourad Kezzar