“C'est un miracle que le FFS existe encore !” C'est son président Hocine Aït Ahmed qui s'étonne ainsi. Les raisons ne manquent pas pour expliquer un tel étonnement, aux yeux du vieil opposant qui sait sans doute de quoi il parle. Voilà que le mot passé de mode est approprié par la base militante, mais pour d'autres raisons en revanche. “Oui, c'est un miracle que le FFS soit encore là sous Tabbou”, regrettent les militants de Tadmaït. Ces derniers ont réagi aux répliques de ce que l'on peut appeler désormais l'affaire des présidents d'APC FFS. À Tadmaït, en effet, après la radiation du maire Hocine Hamaïdi, intervenue le 28 octobre 2009, le collectif militant s'est mobilisé pour dénoncer la sanction que d'aucuns jugent “arbitraire” et surtout “disproportionnée”. Dans une déclaration au vitriol rendue publique, les militants du FFS annoncent leur “démission collective” du parti de Hocine Aït Ahmed. “Nous, élus et militants, ayant pris l'engagement solennel de servir notre commune avec dévouement et transparence, déclarons, après les derniers rebondissements issus de la direction nationale et du secrétariat local relatifs à l'affaire de notre maire, et après mûre réflexion, notre démission collective du FFS”, lit-on dans le document transmis à notre rédaction. Les signataires de la déclaration ont recouru à l'artillerie lourde en qualifiant les responsables du parti d'“aventuriers” et de “tireurs d'élite”. Ils s'interrogent, au passage, sur “la médiocrité qui règne à tous les niveaux du parti ces dernières années”. “Une médiocrité encouragée par un Tabbou bagagé de rancune, d'hypocrisie et de mensonges, ne reconnaissant ni la valeur du travail ni celle du militant”, fulmine le collectif militant de Tadmaït qui dit refuser de cautionner “une stratégie planifiée pour assassiner le FFS”. S'ils ont rompu le lien organique avec le parti, les militants et les élus disent assumer encore l'héritage du FFS transmis par une sorte de lien affectif que rien ne peut casser. Le maire de Tadmaït a interjeté appel à la décision de la commission de médiation et de règlement des conflits. Ce qui semble avoir aggravé son cas. En effet, la commission en question a eu à étudier deux recours pour statuer sur la même affaire, émanant du premier secrétaire Karim Tabbou et du concerné, le président de l'APC de Tadmaït en l'occurrence. Après examen des recours formulés, la commission nationale de recours a décidé, à l'unanimité de ses membres, “le retrait de confiance et l'inéligibilité au nom du parti aux élections et autres représentations politiques”. Autant dire une radiation pure et simple. Il n'est pas le seul maire à être sanctionné suite à la participation à la rencontre des présidents d'APC avec le chef de l'Etat, le 25 juillet 2008 à Alger. Si les maires de Tirmitine, Timizart et récemment Tadmaït ont été radiés, quatre autres présidents d'APC ont été suspendus avec 6 et 3 ans d'inéligibilité. Il s'agit des maires de Yattafen, Iboudraren, Akbil et Aït Toudert. Ce dernier a “écopé” d'une suspension de trois années des rangs du parti. À signaler que le président de l'APC de Draâ Ben Khedda, concerné lui aussi par cette affaire, a préféré démissionner en avril dernier. Les sept édiles municipaux sanctionnés ne comptent pas en rester là. Une conférence de presse est annoncée, probablement pour dimanche prochain, pour expliquer à l'opinion les tenants et les aboutissants de cette affaire qui défraie la chronique politique de la région.