Le nouveau ministère-délégué à la Participation et à la Promotion de l'investissement a retenu, pour la période 2003-2005, une liste d'entreprises publiques à privatiser selon diverses formules, selon des experts. Dans ce programme qui considère la privatisation comme “un moyen et non une fin en soi”, pour améliorer la rentabilité et la compétitivité des entreprises publiques, plusieurs formes de privatisation sont retenues, dont l'ouverture du capital, la privatisation totale ou partielle, le partenariat et la cession aux travailleurs salariés. Les entreprises proposées à une ouverture de capital concernent notamment les secteurs des transports, l'agroalimentaire et la chimie. Ainsi, la compagnie nationale algérienne de navigation (Cnan), qui a connu, ces dernières années, des difficultés importantes, notamment en raison de la vétusté de sa flotte, voit son capital proposé à l'ouverture à hauteur de 49%. À cet égard, il est prévu la finalisation des négociations concernant l'ouverture de son capital à partir du 4e trimestre 2003 alors que les filières d'activités de services de la Cnan seront confiées aux sociétés de salariés d'ici à la fin de l'année. Pour les ports, une réflexion sur la stratégie de leur développement sera prête d'ici à la fin de cette année. L'autre entreprise, dont le capital est proposé à l'ouverture, est Asmidal (production d'engrais) sans, cependant, fixer le taux de cette ouverture. Le dossier, qui est à la charge de la banque d'affaires américaine, Sterling Merchant, devrait être finalisé avant décembre 2003. Les entreprises de boissons Enajuc, Groupe boissons d'Algérie (GBA) sont également concernées par l'ouverture du capital. Concernant le groupe GBA, le Conseil des participations de l'Etat (CPE) doit s'y prononcer à partir de septembre prochain. En plus de ces entreprises, le programme prévoit l'ouverture du capital des futures filiales issues des grandes entreprises durant la période 2004 à fin 2005. De petites et moyennes entreprises font partie également des lots éligibles à l'ouverture de capital ou de cession aux collectifs des salariés, telles que l'Enead, l'Enapat, l'Edimel (appartenant au SGP Indelec), l'Enpc, Armel et Rouiba éclairage (SGP Cabaleq) et Endel, DVP, Cycma (SGP Equipag). Quant au dossier de la cession des entreprises locales (EPL) à l'arrêt, et dont le nombre est de 54, le premier programme est prévu pour le mois de septembre prochain. Les entreprises concernées par la privatisation totale ou partielle font partie de plusieurs secteurs, notamment des textiles, de l'agroalimentaire de la production animale, du bois et menuiserie. Ainsi, il est proposé à la privatisation 12 minoteries et semouleries sur un total de 84 unités et la cession de 3 semouleries et 2 minoteries aux travailleurs ; la privatisation d'ici à la fin de l'année en cours et d'autres jusqu'à fin 2004, des filières menuiserie générale, transformation des lièges, de l'ameublement et la transformation du bois, 3 raffineries de sucre de l'Enasucre, ainsi que la privatisation totale ou partielle de l'Encg (Entreprise nationale des corps gras) par filiale ou par région. Le groupe Giplait est également concerné par ce programme de privatisation “totale du groupe par filiale ou par région”, dont la date de finalisation est prévue pour décembre 2004, et ce, en dépit de la contestation du partenaire social “l'UGTA” qui “refuse catégoriquement la privatisation des Giplait en raison de leur bonne santé financière”. Le programme prévoit également des projets en partenariat (joint-venture) pour les entreprises Enapem, 2 filiales de l'Entc (Natel et Soremep), AMC et Poval. Il est à rappeler que parmi les actions déjà lancées pour l'ouverture du capital de certaines entreprises, notamment les cimenteries de Meftah, Hadjar Soud et Zahana, l'opération a échoué, faute de preneurs sérieux. Sur les trois cimenteries, seule celle de Meftah a été convoitée par une société portugaise Cimpor, pour un montant loin de la valeur de l'entreprise (41 millions d'euros), soit l'équivalent du chiffre d'affaires de la cimenterie de Meftah. Cet échec a poussé le CPE à rejeter cette offre sans, toutefois, savoir si l'opération va être renouvelée ou abandonnée, tel que souhaité par les syndicalistes. Par ailleurs, les mêmes experts ont déclaré ignorer si ce nouveau programme des privatisations va être soumis ou non à la concertation avec le partenaire social, notamment le principal syndicat, l'Union générale des travailleurs algériens, qui s'était violemment opposé au programme de privatisations de Abdelhamid Temmar, l'ancien ministre de la Participation et de la Promotion des investissements. A.A.I.