Le vieux rêve qui date des années 70, et qui n'a pu être concrétisé en raison des limites technologiques de l'époque, vient d'être finalement réalisé. Le gazoduc reliant directement l'Algérie à l'Europe est donc fin prêt pour alimenter directement les clients européens à partir des gisements algériens en gaz naturel. C'est ce qui a été révélé, hier, lors de la visite de travail du Dr Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, effectuée dans la wilaya de Aïn Témouchent. Cette visite, la troisième du genre, intervient moins d'une année après celle effectuée à Aïn Témouchent, et qui entre dans le cadre du suivi des différents projets d'envergure appartenant à son secteur. D'après le chef de projet, le gazoduc qui prend le départ de Hassi-R'Mel a abouti à Béni-Saf, sur une distance de 638 km scindée en trois phases ayant garanti son achèvement. La partie dite off-shore a été achevée. Il s'agit donc d'une canalisation qui traverse la mer Méditerranée sur une distance de 210 km et sur une profondeur atteignant les 2 160 mètres. D'une capacité de transport de 8 milliards de m3 par an, le Medgaz relie Béni-Saf, sur la côte algérienne, à Almeria sur la côte espagnole et sera donc alimenté depuis le centre national de dispatching gaz de Hassi-R'Mel. En Espagne, le gazoduc Medgaz a été raccordé au réseau de transport espagnol des hydrocarbures, et il ne reste plus qu'à la partie espagnole de se manifester pour ouvrir les vannes. Ce projet assurera également sur son passage l'alimentation des centrales électriques de Hadjeret Enous, de Berouaghia et de Terga, le futur complexe d'aluminium et de pétrochimie de Béni-Saf, ainsi que les postes de distribution de Sonelgaz des wilayas de Aïn Defla, Tissemsilt, Médéa, Tipasa et Alger. Il est utile de rappeler que la consommation de gaz naturel en Espagne progresse annuellement à un rythme soutenu. Une raison qui a amené le gouvernement espagnol à classer en 2005 le Medgaz comme projet prioritaire.