“À quand le premier versement de nos souscriptions ?” C'est la question qui revient comme un leitmotiv à la bouche des demandeurs des 2 048 logements à haï Yasmine. Depuis la prise en compte de ce projet en 2001, les potentiels acquéreurs ont le sentiment d'être “ballottés au gré des humeurs des uns et des autres”. Le président de la section de haï Yasmine de l'Association pour la promotion et le développement est amer. “Notre formulation est simple : quand et comment doit-on procéder au premier versement de nos souscriptions ?” Pour porter haut leurs revendications, les souscripteurs organisent, depuis deux ans, des sit-in de protestation. Même cette action n'a pas fait bouger les choses, déplore notre interlocuteur. Les deux sites (594 et 1250 logements) qui accueilleront les futurs acquéreurs ajoutent au marasme de ces derniers. Selon M. Mohamed Khalladi, des complications risquent de surgir compte tenu de la confection d'une liste unique qui englobe l'ensemble des souscripteurs des deux sites. Celui des 294 logements qui est fin prêt attend les installations de la VRD alors que le “flou le plus total entoure l'opération de distribution desdits logements”, intervient à son tour le vice-président de la section de haï Yasmine. Des demandes d'audience formulées par les souscripteurs sont restées lettre morte, selon M. Chirane Meziane. Composés en partie de fonctionnaires et d'enseignants, les deux sites en question semblent buter sur des considérations purement bureaucratiques. Initié dans le cadre de la réalisation des 65 000 logements à Oran, le projet des 2 048 logements a été dirigé sur la Cnep-Banque en collaboration avec l'AADL. “Le blocage de cette situation se situe au niveau du ministère de tutelle”, affirme Saïd Bouderbala, autre souscripteur. Contactés par nos soins pour de plus amples informations, un responsable local de l'AADL a été catégorique. Pour lui, il n'existe aucune anomalie dans le traitement des dossiers réceptionnés. Tant et si bien que notre interlocuteur ne s'est pas formalisé pour nous signifier que “la démarche de l'AADL ne souffre d'aucune lacune”. Selon lui, le programme présidentiel des 65 000 logements repose sur des considérations de faisabilité qu'il faut respecter. “Nous ne pouvons pas solliciter des demandeurs de procéder aux versements alors que la convention n'est pas encore finalisée avec le ministère de tutelle”, ajoute-t-il. À ses yeux, c'est la Cnep, financière du projet des 2 048 logements, qui a droit de regard sur la réalisation des logements promotionnels. Concernant la distribution des 594 logements partiellement achevés, elle reste tributaire de la confection des affectations des demandeurs. Les demandeurs, pour leur part, ne l'entendent pas de cette oreille. “Nous avons l'impression d'être floués par l'administration qui nous fait tourner en rond depuis des années”, lancent-ils, dépités. En tout état de cause, les membres de la section de l'Association pour la promotion et le développement de haï Yasmine font tout afin que leurs doléances aboutissent. “Nous allons poursuivre notre mouvement de protestation tous les mardis. Nous revendiquons notre droit au logement”, plaident-ils, la mort dans l'âme. K. REGUIEG-YSSAAD