Ils sont des dizaines de citoyens à se présenter quotidiennement au niveau des guichets de la daïra d'Oran. Ils viennent ici avec le seul espoir de voir enfin leur dossier d'acquisition pris en charge. Après plus de quatre ans d'attente, les demandeurs se sont résignés, la mort dans l'âme. Tous les demandeurs qui ont opté pour l'acquisition de leurs logements dans le cadre de la cession des biens appartenant à l'Etat ont de quoi avoir le moral au plus bas. Il ne s'agit pas d'une pénurie de documents administratifs, mais bien de celle d'un chef de daïra. C'est toute la problématique d'une situation ubuesque qui est crûment posée en défaveur des citoyens qui ne savent plus à quel wali se vouer. Oran est sans chef de daïra depuis plus de quatre ans, un état de fait qui ajoute au marasme d'une population ballottée au gré des humeurs bureaucratiques. “Y a-t-il un chef de daïra dans la wilaya d'Oran ?” est le leitmotiv actuellement dans l'air du temps dans la deuxième wilaya du pays. Aussi extraordinaire que cela paraisse, environ des centaines de dossiers de demande d'acquisition de logements traînent depuis 2004, du fait de l'inexistence d'un chef de daïra. “La daïra d'Oran sans chef, c'est un peu comme la politique de la chaise vide”, affirment des citoyens rencontrés au niveau du guichet concerné. “Nous ne sommes pas obligés de supporter un vide administratif dont nous pâtissons depuis plusieurs années. Est-ce qu'il n'existe pas de chef de daïra dans toute l'Algérie pour remédier à cette situation inconvenante ?” s'interrogent les demandeurs courroucés. Même des employés de la daïra vous le diront sur un ton écœuré. “Les éventuels acquéreurs déposent leur dossier et attendent plusieurs années sans pour autant voir le bout du tunnel. Nous sommes gênés, car les citoyens qui viennent souvent s'enquérir de leur dossier repartent le cœur pincé. Nous ne savons plus quoi leur répondre”, soutient un employé. Pourtant, toutes les assurances ont été données par le ministère de tutelle à l'effet de stimuler cette opération de cession des biens immobiliers appartenant à l'Etat et aux OPGI à travers le territoire national. Des abattements de l'ordre de 40% ont été consentis par l'Etat au profit des potentiels acquéreurs en vue de booster cette opération à une grande échelle. “C'est la wilaya d'Oran qui enregistre le plus faible taux de cession des biens immobiliers appartenant à l'Etat et aux OPGI”, affirme un responsable local. Depuis 2004, les dossiers déposés au niveau de la daïra de cession jaunissent au fond des tiroirs de l'administration. “La situation est administrativement bloquée en raison de l'absence d'un chef de daïra, seul habilité à présider la commission chargée de la cession des biens immobiliers en vertu du décret numéro 03-269 en date du 7.08.2003”, affirme, pour sa part, un responsable au niveau de la wilaya d'Oran. L'attente des potentiels acquéreurs pourra s'avérer inutile compte tenu du vide administratif auquel est confrontée la wilaya d'Oran. K. REGUIEG-YSSAAD