À l'inverse de toute une Algérie qui ne jure que par ses Fennecs et qui fait preuve, depuis la première journée des éliminatoires, d'un optimisme béat qui frise même le triomphalisme, en Egypte, les avis divergent sur les chances des Pharaons de composter leur billet pour la coupe du monde 2010. Parler de majorité qui soutient mordicus que les poulains de Hassan Shehata iront en Afrique du Sud équivaudrait à occulter l'autre partie de la rue cairote, du reste assez importante et très significative, qui place l'espoir de voir l'Egypte terrasser les Verts sur un score lourd dans la case réservée habituellement aux chimères. Nombre d'Egyptiens sondés à ce propos sont d'ailleurs catégoriques : les chances des leurs sont minimes comparativement à celles des nôtres qui demeurent plus grandes. Beaucoup plus grandes. “C'est surtout pour éviter d'être taxés de défaitistes ou, pire, de traîtres que la plupart de ceux qui ne croient plus en la suprématie des coéquipiers d'Aboutrika que les gens ici évitent de mettre en exergue l'impossibilité de la mission égyptienne à l'occasion de ce dernier match. Mais nous savons tous que pour marquer trois buts à l'Algérie sans en encaisser un seul alors que toute l'Afrique a remarqué la perméabilité fragilisante de notre arrière-garde relève du miracle footballistique. Un miracle qui ne se réalisera pas de sitôt, surtout pas ce samedi, qui plus est face à une équipe algérienne qui commence à se voir dans la peau d'un mondialiste et qui, tout naturellement, ne laissera personne briser ce rêve, quitte à mourir sur le terrain”, pense, sur ce point, l'un des promeneurs de la très marchande avenue Imad-Eddine. Même son de cloche du côté de ce téméraire travailleur journalier qui estime que “presque personne n'y croit vraiment. Tout le monde ici souhaite ardemment un exploit et une qualification égyptienne. Mais tout le monde, ou presque, sait que cela a très peu de chances de se réaliser, surtout que cette fois-ci, l'Algérie sera représentée sur la pelouse du Cairo Stadium par une équipe très compétitive qui a démontré sa valeur et qui, mieux, est sur une courbe ascendante, à l'inverse de l'Egypte qui est sur le déclin et qui a, majoritairement, laissé filer la qualification dès le premier match et ce nul à domicile face à la Zambie”. Ce pessimisme de bon aloi ne devrait, toutefois, pas empêcher les Egyptiens de remplir à ras bord le Cairo Stadium ce samedi. Car, comme ils le disent si bien, “sait-on jamais !”.