Ce n'est pas la première fois que le King commet des actes d'une telle gravité. Encore une fois, Cheb Khaled a brillé par une attitude inqualifiable, frôlant l'insolence, voire l'indécence ! Quelques heures après l'agression sauvage et immonde contre l'équipe nationale, à sa sortie de l'aéroport du Caire par une horde de supporters sauvages à coups de pierres, le king du raï n'a pas trouvé mieux que de maintenir son concert qui a eu lieu jeudi passé en soirée devant 45 000 spectateurs. Un concert qui se voulait symbolique et un acte de fraternité avant le match décisif qualificatif pour le Mondial 2010 entre les deux pays. Alors que les supporters algériens, au pays et en Egypte, étaient en effervescence, guettant la moindre information sur l'état physique et moral des Verts, le chanteur a maintenu son gala, où il a chanté en duo avec Mohamed Mounir, chacun dans son dialecte. Ce concert, diffusé en direct sur la chaîne nationale égyptienne El Misrya, à 23h (heure égyptienne) est venu enfoncer le clou de l'indifférence de notre artiste devant l'acte barbare dont a été victime notre équipe nationale, et par-delà le peuple algérien. Et, cerise sur le gâteau, Khaled, durant son show a lancé au public : “Vive l'Egypte pays arabe, vive l'Algérie pays arabe.” Une phrase qui en dit long. Alors qu'à Alger, on pensait que juste par fibre patriotique, rien que pour l'emblème national et tout ce qu'il englobe comme symbolique, et rien que par solidarité avec l'EN, ses supporteurs qui sont venus des quatre coins de l'Algérie et par respect à son public à lui (en Algérie ou ailleurs), il allait annuler le concert. Eh bien rien. Il est monté sur scène et… avec le sourire. D'ailleurs, il n'est pas à son premier dérapage. Il y en a eu tellement qu'on ne peut plus les compter. À l'occasion du Salon international du dromadaire qui s'est tenu, le 2 novembre dernier, à Laâyoun, Cheb Khaled a animé un concert devant 50 000 spectateurs, drapé de l'emblème marocain. On connaissait déjà l'amitié et les rapports privilégiés qui le lient au roi du Maroc, Mohammed VI. On sait que le chanteur ne refuse aucune invitation pour se produire dans ce pays afin de satisfaire ses nombreux fans. Mais chanter dans la capitale du Sahara occidental occupé par l'armée marocaine est considéré comme un affront et pour le peuple sahraoui qui n'a de cesse de réclamer son indépendance, mais aussi pour la politique algérienne qui a toujours apporté un soutien indéfectible aux peuples colonisés dont celui du Sahara occidental. Certes, l'art n'a pas de frontières, mais un minimum de respect à un peuple qui n'arrête pas de militer et de souffrir dont des militants des droits de l'Homme croupissent en prison. De par ce concert, Khaled vient conforter la politique du royaume qui clame à qui veut l'entendre que le “Sahara est marocain” ! À rappeler aussi que notre star du raï a failli chanter en Israël, en compagnie de la chanteuse Noah, pour un concert pour la paix. Mais il s'était ressaisi sous prétexte que sa présence en Israël serait perçue comme un acte politique. Dommage que ses “prises de conscience” ne sont pas constantes. Avec le concert de jeudi au Caire, Khaled va certainement se mettre à dos son public qui l'a porté aux nues et tant adulé !