Après une accalmie qui a duré presque une journée, les supporters égyptiens se sont attaqués aux Algériens. La presse a été agressée, notamment l'équipe de France Télévisions. Les bus qui transportaient les Algériens vers le stade du Caire ont reçu une pluie de pierres. Des supporters ont été blessés, d'autres agressés par la population. Cette nouvelle tentative d'intimidation a eu lieu hier aux environs de 15h, à quelques mètres du stade. Les provocations ont débuté bien avant le match. Les médias égyptiens ont fait monter la pression tout au long de la journée. Dans certains hôtels, pourtant classés 4 étoiles, où des Algériens étaient logés, des chansons sportives ont été diffusées dans la nuit de vendredi à samedi. De plus, sous prétexte de mesures de sécurité, les journalistes ont été empêchés de faire leur travail dans le sens où on leur a indiqué de fausses routes pour accéder aux tribunes de la presse et en leur faisant subir une fouille corporelle très approfondie. Une journaliste de la presse francophone algérienne s'est vu saisir même une barette à cheveux et un échantillon de parfum sous prétexte que c'est dangereux et interdit par l'administration du stade. “C'est inacceptable ! La fouille corporelle a frôlé l'attouchement. Elle m'a même demandé de lever mon pull et d'enlever mes baskets”, regrette-t-elle. En vérité, les autorités égyptiennes craignaient que des photographes et cameramen ne diffusent des images de chasse à l'Algérien. D'ailleurs depuis la diffusion, par Canal Plus, des images de l'agression dont a été victime l'équipe nationale, les Egyptiens se sont attaqués aux représentants de la presse française, sous prétexte “qu'elle est venue au secours de l'Algérie”. D'ailleurs, une équipe de France Télévisions, plus précisément France 2, travaillant pour l'émission Stade 2 a été carrément agressée vendredi soir. “C'est de la folie, il est impossible de travailler dans ces conditions. Il faut qu'il nous assure un minimum de sécurité”, s'indigne Abdel Zouioueche, reporter de France 2. Selon son collègue Michel Treillet, les journalistes étaient en train de prendre des images de supporters égyptiens pour illustrer leur reportage lorsqu'un groupe de jeunes s'est rapproché d'eux en les insultant et les menaçant de meurtre. “En une fraction de seconde, le groupe s'est renforcé et on s'est retrouvé encerclés par une vingtaine de personnes qui voulaient s'en prendre à nous et à notre matériel. Coup de chance, on a pu se faufiler grâce à des citoyens qui nous ont aidés à rejoindre notre chauffeur. Une fois dans la voiture, ces jeunes nous ont rattrapés dans l'embouteillage et ils s'en sont pris à notre véhicule et l'ont cabossé”, raconte-t-il. Les journalistes affirment que ces scènes de violence se sont déroulées sous les yeux de la police égyptienne qui a refusé d'intervenir. “Je le clame haut et fort, la police égyptienne a fermé les yeux sur des incidents et a fait semblant de ne rien voir”, concluent-ils.