“Nous devons impérativement tout achever avant la fin de l'année 2004. Au-delà de cette date, il nous faudra recommencer avec les nouvelles procédures d'adhésion que prendra l'OMC. Quant à l'ouverture de notre pays à l'économie de marché, elle est consacrée par la Constitution !” Ces propos ont été tenus par M. Zaâf, lors d'un séminaire qui a eu lieu récemment à Oran, organisé par la CCIO, autour de l'organisation de l'OMC. Il est l'un des cadres au niveau du ministère du Commerce, chargé de la conduite des négociations avec les membres de l'OMC. Ses précisions ou ses silences sont très révélateurs de ce qui se passe réellement au sein du comité algérien de négociations et du contenu des discussions avec leurs homologues de l'organisation mondiale. Ainsi, sans répondre réellement aux inquiétudes et aux interrogations des opérateurs économiques de la région, notamment en ce qui concerne les apports et les bénéfices pour les Algériens avec une adhésion à l'OMC (comment protéger la production nationale ? Quel poids aura l'Algérie face aux pays dominants ?…), le représentant du ministère du Commerce se voudra foncièrement optimiste, lorsqu'il n'était pas tranchant, en déclarant que “c'était la seule voie”. Pourtant, ce dernier occultera totalement une question d'un participant qui voulait savoir quel bilan avaient tiré nos plus proches voisins, le Maroc et la Tunisie, de leur adhésion à l'OMC, il y a plus de 5 ans. L'une des raisons de l'optimisme, comme aimerait à le répéter M. Zaâf, est que le nombre de questions qui ont été soumises aux Algériens n'ont cessé de décroître. La première année, en 1995, des pays comme les Etats-Unis, l'Australie, le Japon et l'UE avaient transmis quelque 6 200 questions au comité de négociation. Aujourd'hui, à la fin du mois de juin, ce ne sont plus que 20 questions qui ont été soumises, ce qui fait dire à l'intervenant : “Il y a une meilleure compréhension de notre système et du fonctionnement de notre économie.” Généralement, les pays dominants au sein de l'OMC se sont attachés à traiter des volets prioritaires qui touchent l'import-export, les tarifs douaniers, les subventions, les services… Durant les débats, le représentant du ministère s'efforcera de lever les appréhensions des opérateurs économiques en expliquant que le contexte actuel, sur le plan économique et social, avait été pris en compte par les négociateurs algériens, puisque, dans le mémorandum, il est demandé une période de transition de 3 à 15 ans. Mais celle-ci a été jugée trop longue par les membres de l'OMC. De même pour les taxes douanières : leur fort rabaissement avait été décrié par les opérateurs économiques. M. Zaâf a affirmé que la position algérienne est de relever le niveau de ces taxes. Quant aux experts de la Cnuced qui étaient présents à cette rencontre, ils n'ont guère convaincu, en se contentant de présenter toute une série de clauses et d'accords dont l'objectif est d'aider et de prendre en compte la particularité des pays en développement. Il faudra encore bien des rencontres pour que le ministère parvienne à convaincre les partenaires économiques et sociaux. F. B. Mise à niveau des entreprises Signature de conventions avec 19 sociétés Le ministère de l'Industrie vient de signer des conventions avec un premier lot de 19 entreprises industrielles (9 publiques et 10 privées) pour l'octroi des aides financières du Fonds de promotion de la compétitivité industrielle. En application de ces conventions, une somme de 490 millions de da sera débloquée au profit des entreprises pour la mise en œuvre de leur plan de mise à niveau, soit une contribution moyenne de 26 millions de dinars par entreprise, précise la même source. Selon le ministère, “ces aides financières sont déterminées sur la base de taux préalablement arrêtés par le Comité national de la compétitivité industrielle”. À savoir, 70% du coût de l'étude de diagnostic, dans la limite d'un plafond de 3 millions de dinars ; 50% des investissements immatériels et 10 à 15% du montant des investissements matériels. Le programme a été lancé par le ministère de l'Industrie en janvier 2002, à travers une première dotation financière du Fonds de promotion de la compétitivité de 2 milliards de da obtenus dans le cadre du plan national de soutien à la relance économique (2001-2004). Ce programme repose sur un objectif cible de 1 000 entreprises industrielles publiques et privées à atteindre, indique le ministère, soulignant que 200 demandes d'adhésion au programme ont été formulées, à juin 2003, par des entreprises publiques ou privées et que 181 demandes ont été traitées par le comité national de la compétitivité industrielle. 114 entreprises (58 publiques et 56 privées), relevant de divers secteurs industriels, ont été retenues sur la base de critères préalablement arrêtés pour bénéficier de l'aide du fonds. 49 sociétés qui ont bénéficié d'une assistance technique pour l'élaboration de l'étude de diagnostic avec formulation de plan de mise à niveau, dans le cadre de deux projets pilotes, l'un financé sur dotation budgétaire et l'autre mené avec le concours de l'Onudi.