Résumé : Durant le dîner, la belle-mère malmène Samia à tel point que cette dernière n'a pu se retenir. Djamel tente de calmer les esprits. En vain. Son père s'en mêle et sermonne sa femme. Mais cette dernière en voulait à mort à sa belle-fille... 22eme partie Samia s'apprête à se lever, mais Djamel lui donne un coup de coude, et elle dut se rasseoir et terminer le contenu de son assiette. Un silence pesant s'abattit sur le groupe et Djamel jugea opportun de reprendre la conversation. - Nous vous avons ramené quelques petits cadeaux, mère. - Hum. Quel genre de cadeaux ? - Samia a tenu elle-même à choisir quelque chose pour toi. Je suis certain que son cadeau te plaira. - Je suis certaine qu'elle a dû offrir le même à sa propre mère. Gêné, Djamel se tût. - Je savais qu'elle a dû choisir quelque chose de la même étoffe. Elle ne connaît pas encore mes goût la petite, poursuit le vieille dame d'un air supérieur. - J'ai pris quelque chose d'original, belle-maman, lance Samia d'une petite voix. J'espère que mon goût n'est pas extravagant. - Avec quel argent l'as-tu payé ? - Avec mon argent bien sûr. - Ah ! Djamel n'a donc pas eu à faire de dépenses ? - Mais si, mère, nous avons fait les achats ensemble et Samia a tenu elle-même à payer les petits présents destinés à toi et à mon père. La jeune femme se lève. Elle n'attendait que le moment propice pour s'esquiver, et Djamel comprit à son air contrarié qu'elle avait dû faire des efforts sur elle-même pour ne pas laisser échapper sa colère. Elle se rendit à l'étage, et revint au bout d'un petit moment avec deux paquets. - Voici ton cadeau, belle-maman. Ouvre-le donc pour juger de mon choix. Et toi, père, que penses-tu de ça ? Le vieil homme ouvrit son paquet et s'exclame : - Oh ! que c'est beau ! La paire de chaussures en cuir et l'écharpe en soie que Samia lui avait offert lui firent monter les larmes aux yeux. - Merci, ma fille. C'est gentil d'avoir pensé à nous. Samia se retourne vers sa belle-mère, qui avait déplié une longue robe striée de fils dorés. - Tu me vois porter cette loque ? Samia ne tint plus : - Ce n'est pas une loque, belle-maman. Cette robe est authentique et la couleur et des plus chaudes. - Tu as offert la même, bien sûr, à ta mère. Si ce n'est pas mieux. Djamel intervient : - Maman, je ne te reconnais plus. Pourquoi cherches-tu donc à être désagréable avec Samia ? - Moi, désagréable ? Tu te trompes, mon fils. Elle fait tourner un moment la robe entre ses doigts et tâte le tissu. - Je doute fort qu'elle soit authentique. Ce tissu est rugueux. Son mari lui lance, d'un air las : - Remercie plutôt Samia d'avoir pensé à nous. Ton ingratitude me laisse perplexe. Qu'as-tu donc ce soir ? - Mais rien, mon cher mari. Je suis tout simplement contente de revoir notre fils et ma chère belle-fille. Regarde ce qu'elle m'offre donc. Une robe de jeune fille. Je ne suis pas danseuse de cabaret, moi ! Samia se mordit les lèvres et se dirige silencieusement vers les escaliers. Djamel lance un regard meurtrier à sa mère, puis se lève à son tour pour suivre sa femme. - C'est ça, va donc la consoler, lance sa mère Djamel monte les marches quatre à quatre et arrive juste derrière Samia qui venait d'ouvrir la porte de l'appartement. Ils se regardèrent un moment, puis Djamel referme la porte et se dirige vers le salon où il allume la télé avant de s'allonger sur un canapé. Samia, qui s'apprêtait à prendre un bain, vint le retrouver, une serviette au bout des bras : - Alors, mon cher mari, tu es content de cette première soirée sous le toit de tes parents ? Y. H. (À suivre)