Slim, le bédéiste algérien, connu pour ses deux personnages mythiques qui ont traversé les âges et les années : Bouzid et Zina qui n'ont pas pris une seule ride, qui n'ont pas été altérés ni par le temps ni par ses vicissitudes, a été, samedi après-midi, à l'espace Noûn, l'invité, avec Omar Zelig, animateur et producteur radio, mais surtout un inconditionnel amoureux de la bande dessinée. Ils étaient présents pour parler, chacun, de leurs dernières publications, à savoir Wallou à l'horizon pour Slim et Slim, le Gatt et moi pour Omar Zelig. Ces deux ouvrages ont été édités par les éditions Dalimen. Slim, c'est aussi le précurseur de la bande dessinée en Algérie. Ils se sont connus, ils se sont perdus de vue, ils se sont retrouvés pour un projet commun, initié par l'éditrice, Mme Dalila Nedjam : un livre sur Slim par Zelig. Une biographie dirions-nous ! Eh bien, c'est plutôt à mi-chemin entre la biographie et le rapport. C'est sur la base d'informations, d'anecdotes, d'histoires… racontées par le bédéiste lui-même, qu'Omar Zelig a assemblées, à sa sauce et a retracé l'itinéraire du père de Bouzid ou plutôt a dévoilé au grand jour la vie d'un homme sensible à ce qui l'entourait. Ce qui a donné à Slim, le Gatt et moi. Avec ce projet, c'est un hommage “à celui qui a su nous faire rire de nous-mêmes !”, affirme Omar Zelig.Samedi donc, les deux comparses se sont retrouvés pour échanger avec les présents des points de vue et répondre à leurs questions. Actualité oblige, le débat, dès l'entame, a été orienté vers le football et la rencontre décisive pour la qualification de l'Algérie au Mondial 2010. D'ailleurs, le débat tournait essentiellement autour de cet événement, avec des allers-retours dans la vie de Slim, en tant que caricaturiste. Il parlera aussi de Zina, l'élue de cœur de Bouzid, qui “est dans un tiroir et que je sortirai de temps en temps”, dira le caricaturiste. Il revient avec une bande dessinée qui lui ressemble, à croire qu'il a transposé sa vie sur celle de son personnage Bouzid. Après avoir quitté l'Algérie en 1992, Slim y retourne, trouvant que beaucoup de changements se sont opérés dans le pays, pas forcément positifs. Et c'est le cas de Bouzid, cet “héros officiel algérien”, qui revient à son douar Oued Besbès. Il “sort d'un profond coma, après son brusque retour de RDA où il était en stage. (…) Le problème c'est que tout a changé au bled : le capitalisme arabe s'est installé, les “Barbus” veulent prendre le pouvoir aux “Moustachus” et le peuple est abandonné à son triste sort. Bouzid va s'organiser vaille que vaille et essayer de faire quelque chose pour sauver les meubles qu'il a ramenés de RDA…” Et on se rend compte, le domaine de la bande dessinée est quasiment vide, pour ne pas dire vide. Un art qui n'a encore trouvé ni sa place ni un intérêt. Ce qui est dommage, car ce n'est pas le talent qui manque !