Au lieu de demander au président Moubarak d'arrêter la campagne menée à travers les chaînes satellitaires, c'est chez Bouteflika qu'on vient chercher la solution. Encore une fois, le ridicule ne tue pas et s'il venait à tuer, le taux de mortalité en Egypte grimperait à des summums jamais atteints. La Ligue arabe et le grand imam de la mosquée d'El-Azhar sortent enfin de leur mutisme pour évoquer la campagne politico-médiatique de l'Egypte contre l'Algérie. Il était temps. Mais qu'on ne se trompe pas. Les réactions sont aussi ridicules que l'est la déferlante verbale de la classe politique et culturelle d'un pays qui s'autoproclame leader d'une nation arabe qui n'existe que dans la tête de ceux qui en font un fonds de commerce pour leurs besoins de pouvoir. Commençons par la Ligue arabe : Amr Moussa, son secrétaire général et néanmoins Egyptien de son état, n'a pas trouvé mieux que de demander au Guide libyen d'enclencher une médiation auprès du président Bouteflika pour apaiser les tensions nées, à ne jamais oublier, de l'agression de la délégation algérienne au Caire à la veille du match du 14 novembre dernier. Le Caire continue ainsi de se comporter avec l'arrogance qu'on lui connaît en évitant d'initier une démarche directe pour présenter des excuses des agressions commises contre les joueurs et supporters algériens en Egypte. Au lieu de demander au président Moubarak d'arrêter la campagne menée à travers les chaînes satellitaires, c'est chez Bouteflika qu'on vient chercher la solution. Encore une fois, le ridicule ne tue pas et s'il venait à tuer, le taux de mortalité en Egypte grimperait à des summums jamais atteints. Quant à l'intervention attendue mais décevante de l'imam Al-Qaradaoui que l'Algérie a pris en charge dans des moments difficiles, on ne peut dire qu'elle marque un certain soutien au président algérien dont il se dit ami. Après avoir dénoncé le chauvinisme en Algérie, chose que lui seul a cru voir, Al-Qaradaoui qui n'a jamais condamné la violence islamiste au moment où elle emportait les meilleurs enfants du pays, s'est permis de s'ingérer dans nos affaires internes en lançant cette sentence assassine. “Au lieu de trouver du travail à nos jeunes et de songer à leurs vraies préoccupations, on n'a pas trouvé mieux que de les envoyer par milliers à bord de vols spéciaux pour assister à un match de foot”. De quelle amitié se prévaut alors le patron d'Al-Azhar pour l'Algérie ? Pour les Egyptiens, l'amitié n'a visiblement de sens que lorsque leurs intérêts sont bien gardés.