Certaines familles, locataires des haouchs Kalakhi, Belhouari, Ould Kaci et autres n° 51, font face à un véritable supplice, contraintes à l'étroitesse et l'immuabilité qui les perpétuent dans des conditions de vie et d'hygiène lamentables. Les indicateurs discordants qui accompagnent l'évolution de certains quartiers et localités de Tiaret sont légion et rappellent que l'affermissement n'est que signe de consommation. Les riverains du quartier Ras Essoug, longeant le célèbre boulevard Emir-Abdelkader, en appendice de la capitale rostémide, ne cessent de brandir ce paradoxe. Et cela s'explique par le supplice que vivent encore certaines familles, locataires des haouchs Kalakhi, Belhouari, Ould Kaci et autres n° 51, contraintes à l'étroitesse et l'immuabilité qui les perpétuent dans des conditions de vie et d'hygiène lamentables. S'adressant à notre bureau, les résidents du n° 51, abritant onze familles, disent ne savoir plus à quel saint se vouer pour que soit solutionné leur problème majeur, voire celui d'avoir un logement décent. “Durant les dernières intempéries, le toit s'est effondré sur nous et nous avions frôlé le pire, ma fille et moi, qui étions évacuées et hospitalisées suite à nos blessures”, nous affirmera, en exhibant son certificat médical, une jeune dame habitant cet immeuble qui affiche un paroxysme de la précarité. Lui emboîtant le pas, un de ses co-locataires n'a pas mâché ses mots pour pointer un doigt accusateur en direction des responsables locaux, notamment les élus, qu'il considère n'avoir pas les coudées franches afin de consentir à une quelconque amélioration de la situation. “Durant les moments pluvieux, nous passons des nuits blanches tant notre crainte d'être ensevelis sous des débris nous hante”, dit-il. Cependant, incrédules quant au rôle des représentants de la société, ces derniers iront jusqu'à mettre en cause la prestation des assemblées élues en sollicitant directement le wali pour leur venir en aide et revoir leur cas. “À défaut de chercher à solutionner les problèmes des citoyens et de soulager leurs supplices quotidiens, certains élus ne sont épris que par le profit personnel et les atouts que leur garantit leur fonction. Pour ceux-là, la vie d'un citoyen constitue le dernier de leurs soucis”, nous affirmera, néanmoins, l'un des autres locataires qui insiste sur le fait que ces pseudos responsables négligent le sens d'un mandat à la tête d'une municipalité et mettent aux calendes grecques son importance et la confiance placée en eux par cette population qui en fait les frais d'un quiproquo notoire. Au demeurant, les plaignants déplorent la malchance de vivre le calvaire de l'habitat précaire, en précisant que leur anxiété s'accroit de jour en jour, notamment durant la saison hivernale où les plus chanceux ne peuvent, comme unique option, que fuir chez des proches ou amis. Ces derniers, brandissant une pile de documents dont des rapports de passage des diverses commissions d'enquête, d'hygiène ou de la Protection civile, parlent de l'exiguïté des lieux dans lesquels ils vivent, dans une intimité bafouée. Documents entre les mains, ils regrettent de n'avoir jamais été retenus dans les différents programmes d'attribution de logements bien que leurs dossiers datent de plusieurs années. “Le martyre que je vis ne fait que s'alourdir et s'accentuer quand je pense que je dois quitter ma demeure et disperser ma petite famille dès que la pluie s'annonce, sous peu que nous sommes exposés au risque d'être enterrés sous des délabrements”, nous explique l'un d'eux qui nous dévoile que même la saison estivale ne les épargne guère dans la mesure où les rats, moustiques et autres coléoptères nuisibles font des siennes. “À la moindre goutte de pluie, je me trouve contraint d'enjamber une vraie mare d'eaux usées pour atteindre le seuil de ma porte et, une fois à l'intérieur, je me trouve au noir car le cours-circuit à chaque fois véhiculé par l'installation vétuste de l'alimentation électrique m'oblige à suspendre le compteur”, conclut-il. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu'à l'instar des autres régions du pays, le problème de logement devient plus récurrent à Tiaret, malgré les efforts colossaux déployés par les pouvoirs publics et qui consiste en une série de programmes lancés et un nombre important de logements attribués ces dernières années. Toutefois, un responsable local que nous avions pris le soin de contacter nous répondra qu'une réelle politique d'éradication de l'habitat précaire est entreprise depuis quelque temps à travers tout le territoire de la wilaya. Par ailleurs, il est tant vrai qu'un bon nombre de familles ont été recasées dans le cadre de tels programmes et bien d'autres, selon notre interlocuteur, le seront dans un avenir proche.