En Algérie, en général, et à Oum El-Bouaghi, en particulier, les week-ends sont devenus synonymes de fêtes avec leur lot de victimes au lieu de moments de joie. À Oum El-Bouaghi, on assiste à des fins de semaine faites de tracas et de tapage, marquées surtout par l'utilisation illicite de fusils de chasse avec tous les risques dus aux balles perdues, la mauvaise manipulation des fumigènes et le non-respect du code de la route, que ce soit lors des cérémonies intra-muros ou lors des cortèges. La possession de l'arme tend à se généraliser dans certaines régions de la wilaya, avec, bien sûr, les risques d'accident planant à tout moment lors de son utilisation, surtout lors de la commémoration des fêtes de mariage, circoncisions, réussites aux examens, retour des pèlerins... Dans ce contexte, la wilaya comptabilise un total de 4 765 autorisations de port d'arme délivrées aux citoyens. Pour rappel, l'autorisation du port d'armes est réglementée par le décret 98/96 du 18 mars 1998 et l'arrêté interministériel du 6 janvier 2001 fixant les conditions et les modalités de l'acquisition, du port et de détention de munitions, d'armes… C'est Aïn M'lila, le comptoir régional de la pièce détachée, qui vient en pole position avec 1 061 autorisations, suivie d'Aïn Fakroun avec 882 autorisations. Cette agglomération vient en tête dans les accidents dus à l'utilisation du fusil de chasse lors des cérémonies de fêtes de mariage surtout, et détient, ainsi, le plus grand nombre de victimes blessées lors de fêtes, tellement l'utilisation du fusil de chasse par des jeunes et moins jeunes est devenue banale. Pis encore, des cortèges de fêtes de mariage d'Aïn Fakroun viennent défiler au chef-lieu de wilaya avec l'utilisation risquée et abusive des fusils de chasse en tous lieux et en tous sens sans se soucier du risque sur la vie des citoyens. Combien de fêtes se sont transformées, l'espace d'une seconde, en drames ? Le nombre de fusils de chasse détenus par les citoyens n'est pas proportionnel à la population des agglomérations, puisqu'une daïra comme Aïn Beïda (près de 200 000 habitants) comptabilise moins de 350 fusils de chasse, alors que Sigus en compte plus de 500 et Ksar Sbahi 442 pour une faible densité humaine. L'anarchie est telle que les citoyens affichent une nette indifférence quant au respect de la loi et d'autrui, puisqu'ils n'hésitent pas à tirer des coups de feu au-delà de minuit sans se soucier des malades, des personnes âgées, des bébés et autres. De ce fait, des citoyens, qui ne savent pas à quel saint se vouer, déplorent cette situation vécue pratiquement tous les jours, parce que les fêtes ont tendance à être programmées actuellement tout au long de la semaine, contrairement aux années précédentes. Et si, théoriquement, le port d'arme est réglementé, sur le terrain, l'utilisation abusive du fusil de chasse bat son plein à tel point que ce dernier constitue, pour certains, un moyen d'intimidation et de représailles au moindre différend ! Certes, de tous les temps, le fusil a constitué pour les Auresiens un objet précieux, personnel, symbole de l'honneur, bien conservé et entretenu par le chef de famille qui veille à sa bonne utilisation. Mais cette époque est révolue, hélas !