La mémoire du regretté “Muhend U-Yahia” ou Abdellah Mohia, de son vrai nom, aura été honorée, durant une semaine, à travers des activités culturelles organisées à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou par la direction de la culture de wilaya, en collaboration avec le Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Bejaïa, dans le cadre de la 4e édition des Journées théâtrales. Cette manifestation culturelle a été ouverte jeudi dernier par notamment une riche exposition relatant la vie et l'œuvre de Mohia, dans le hall de la maison de la culture, puis par la présentation de la pièce Le Foehn de feu Mouloud Mammeri, exécutée par une troupe du théâtre régional de Béjaïa, et dont la mise en scène est de Djamel Abdelli. Dans cet hommage, le théâtre régional de Béjaïa a également présenté successivement les pièces de Mohia Urgagh Mutegh (mise en scène par Samy Allam), et Sin Nni dont la mise en scène est de Latrèche Mouhoub. Aujourd'hui, un recueillement est prévu sur la tombe du dramaturge, poète et fin traducteur Muhend U Yahia, en son village d'origine, Ath Rbah, dans la commune d'Iboudraren. Mohia, élève de Mammeri dans les cours de tamazight que celui-ci dispensait à la fac d'Alger dans les années 1960-70, est auteur de dizaines de traductions et d'adaptations, vers le kabyle, de pièces théâtrales et de classiques universels, tels que Molière, Guy de Maupassant, Samuel Beckett, Bertold Brecht, Jules Romains, le Chinois Lu Xun, etc. Nombre de ses textes en kabyle ont été interprétés par des chanteurs de renom (Idir, Ferhat Imazighen, Ali Ideflawen, Malika Domrane, Slimane Chabi, Takfarinas…). Né en 1950 à Azazga où il vécut son enfance et sa jeunesse, le poète dramaturge du Djurdjura, après de brillantes études supérieures (mathématiques) à Alger, passera le reste de sa vie en France, avant qu'une tumeur au cerveau n'eut raison de lui en décembre 2004 dans un hôpital à Paris.